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Une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité des Nations Unies a eu lieu, le 17 octobre 2022 autour de la demande du Gouvernement Haïtien concernant l’envoi d’une mission militaire internationale. À la suite de multiples échanges, la rencontre est renvoyée sine die sans qu’aucune décision ne soit prise. En attendant la prochaine réunion, la crise continue de s’envenimer dans le pays.

La représentante du secrétaire général de l’ONU en Haïti, Helen Lalime et le Chancelier Haïtien, Jean Victor Généus ont présenté un tableau alarmant de la situation en Haïti. Le Ministre qui, deux semaines avant avait rassuré au Conseil que tout est sous contrôle a tenu un autre discours ce 17 octobre. Il concède avoir sciemment menti. Dans son intervention, il souligne que le peuple est en train de croupir dans la misère. Que 4 millions d’enfants ne peuvent pas aller à l’école. Que des femmes et des filles sont systématiquement violées par les gangs armés. Pour lui, la situation est très dure.

Mme Lalime abonde dans le même sens. Selon elle, une urgence humanitaire est à la porte du Conseil. Dans le rapport qu’elle a présenté, elle fait mention de violences sexuelles dues à la toute puissance des gangs. La fureur du choléra, notamment dans les prisons. La prise en otage du palais de Justice, entre autres.

Ce ne sont que des plaidoyers vains pour l’heure puisque le Conseil de sécurité tergiverse encore. Malgré les deux Résolutions des États-unis et du Mexique prévoyant respectivement des sanctions contre les gangs et leurs bras financiers puis l’envoi immédiat d’une force militaire multinationale en appui à la PNH pour contrer les actions des gangs et rétablir la circulation des gens et des biens dans le pays, le Conseil n’a pas délibéré. Si les membres du Conseil sont plus ou moins prêts à voter en faveur de la première résolution, il n’est pas certain pour la seconde. Le souhait de l’exécutif Haïtien qui est sur une chaise éjectable nage dans des eaux troubles.

Entretemps, la Chine et la Russie invitent le Conseil à la prudence car, selon les représentants de ces pays, le Gouvernement Haïtien n’est pas tout à fait légitime et que l’opposition politique n’est pas favorable à la demande de l’exécutif Haïtien. Ces pays craignent que la décision du Conseil ne corse pas davantage la crise. Les différentes représentations au Conseil de sécurité sont convaincues qu’un accord entre les haitiens et la tenue des élections dès que la situation se présente sont les meilleures options. Ainsi, appellent-ils les acteurs haïtiens à s’activer afin de suspendre d’être les spectateurs de la catastrophe.

En attendant que le Conseil se réunisse à nouveau et qu’il prenne ou non une décision, la situation continue de se détériorer en Haïti. Plus d’un se demande s’il pourra tenir une semaine encore dans cet enfer. Quel sera l’avenir d’Ariel Henry si le Conseil rejette sa demande?

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