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En pleine tourmente suite au scandale de 100 millions de gourdes à la BNC, les conseillers-présidents: Dr. Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin ont choisi de se rendre, de leur propre chef, aux bureaux de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) ce mardi. Cette décision, qualifiée par certains de « coup de tonnerre », suscite une vague de scepticisme. Est-ce un véritable acte de transparence ou une stratégie bien orchestrée pour calmer l’opinion publique ?

L’affaire a éclaté lorsque l’avocat de Raoul Pierre-Louis, Me Sonet Saint-Louis, a révélé lors de l’émission « Se sa nou vle », animée par Rudy Sanon, que son client aurait été approché par 3 conseillers-présidents pour une somme de 100 millions de gourdes. En échange, ils auraient garanti à Pierre-Louis son maintien à la tête du conseil d’administration de la BNC. Depuis ces révélations, de nombreuses voix politiques et de la société civile exigent la démission des conseillers incriminés ou, au minimum, l’ouverture d’une enquête judiciaire.

Face aux accusations, Smith Augustin, l’un des principaux concernés, a tenté de se réfugier derrière l’argument de l’immunité présidentielle, en affirmant que les conseillers-présidents bénéficient des mêmes protections que le chef de l’État. Or, cette défense a vite été démontée par plusieurs experts juridiques, qui rappellent que l’immunité présidentielle ne s’applique qu’aux actes strictement liés aux fonctions présidentielles, tels que définis par la Constitution haïtienne. Demander des fonds n’a rien à voir avec ces prérogatives, et vouloir s’abriter derrière cette immunité semble relever d’une tentative désespérée d’échapper à la justice.

Ce matin, contre toute attente, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire se sont rendus aux bureaux de l’ULCC pour répondre aux questions des enquêteurs. Louis Gérald Gilles les a rejoints plus tard dans la journée. Leur démarche volontaire a pris de court de nombreux observateurs, notamment parce que, selon plusieurs avocats, l’ULCC n’a normalement pas compétence pour convoquer ces hauts responsables. Selon Me Sonet Saint-Louis, sur la Radio Scoop FM, une telle convocation ne pouvait se faire qu’à la demande de leurs pairs conseillers ou en cas de démission.

Cette décision pourrait marquer un tournant dans la gestion de ce scandale. En renonçant implicitement à leur immunité pour se soumettre aux questions des enquêteurs, les trois conseillers-présidents ouvrent la voie à un examen approfondi des accusations portées contre eux. Cette posture est perçue comme un geste de transparence, mais elle pourrait également redéfinir les contours de l’immunité présidentielle en Haïti.

L’opinion publique, en attente des conclusions de l’ULCC, suit de près cette affaire.

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