Dans une correspondance adressée au Directeur général de l’ULCC, Hans Jacques Ludwig Joseph, Me Sonet Saint-Louis explique que son client, Raoul Pierre-Louis, ne peut pas se présenter à la convocation pour une confrontation avec les conseillers Gérald Gilles, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire, trois conseillers du Conseil présidentiel. Selon l’avocat, ces derniers, toujours en fonction malgré les accusations pesant contre eux, compromettent l’équité de l’enquête et le droit à une justice impartiale.
Me Sonet Saint-Louis rappelle que Raoul Pierre-Louis est avant tout un dénonciateur dans cette affaire. À l’époque où il présidait le Conseil d’administration de la BNC, M. Pierre-Louis avait signalé des faits de corruption à son supérieur hiérarchique, le Premier ministre Garry Conilie. Agissant dans le cadre de ses fonctions de grand commis de l’État, il avait alors respecté les lois et engagements internationaux d’Haïti en matière de lutte contre la corruption.
Cependant, loin d’obtenir la protection légale à laquelle il avait droit, Raoul Pierre-Louis affirme avoir été révoqué de manière arbitraire et illégale. Cette révocation l’a exposé, ainsi que sa famille et son environnement professionnel, aux dangers des entités criminelles et des forces mafieuses jouissant d’une impunité totale. “Dans un tel contexte, il est inéquitable d’attendre de lui une confrontation”, soutient son avocat, soulignant que l’intégrité de l’enquête serait gravement compromise si une telle confrontation devait avoir lieu tant que les conseillers incriminés demeurent en fonction.
L’avocat de Raoul Pierre-Louis appelle donc à la démission des trois conseillers accusés avant toute confrontation. “Sans leur mise à pied, l’intégrité de l’enquête, qui doit être juste et équitable, risque d’être compromise”, affirme Me Sonet Saint-Louis. Il demande à l’ULCC de garantir un environnement sécurisé pour son client et de veiller à ce que l’enquête se déroule sur un pied d’égalité.
Selon l’avocat, la démarche des conseillers se rendant d’eux-mêmes à l’ULCC sans y avoir été convoqués constitue une tentative manifeste de contourner le droit. Cette action, perçue comme une volonté d’échapper aux obligations légales, compromet l’équité du processus judiciaire en cours.
Pour Me Sonet Saint-Louis, l’affaire est cruciale non seulement pour la suite de l’enquête, mais aussi pour la responsabilité de l’État à son plus haut niveau. Il rappelle que l’État haïtien s’est engagé à lutter contre la corruption au sein de son administration. En tant que haut fonctionnaire ayant défendu les intérêts de l’État avec honnêteté et compétence, Raoul Pierre-Louis “devait s’attendre à une protection maximale de la part des autorités étatiques”, affirme-t-il.
L’avocat insiste sur le fait que la justice doit se dérouler de manière transparente, rigoureuse et équitable, garantissant la protection des droits de son client et ceux des conseillers accusés. “Ignorer cette exigence risquerait de compromettre gravement l’intégrité de l’enquête et du processus”, conclut Me Sonet Saint-Louis, réaffirmant la nécessité d’une désinvestiture immédiate des conseillers pour assurer la vérité et la justice dans cette affaire.
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