Mercredi 20 décembre 2017 ((rezonodwes.com)).-La Démocratie, qui consacre le principe de subordination de l’autorité policière à l’autorité civile, veut que la Police se cantonne à ses nobles tâches. Il ne faut cependant pas oublier la grande part de responsabilité des autorités civiles qui ont soudoyé les principaux décideurs policiers avec des missions politiques afin de protéger leurs places. Il est ainsi possible qu’un Commandant en Chef de la Police Nationale d’Haïti ignore la valeur de la Police comme Institution et l’utilise à mauvais escient.
Force est donc de constater que les échecs rencontrés par l’Institution policière depuis sa création dans l’accomplissement de son rôle et de sa mission sont dans l’ensemble liés à la politisation. Les élus ou autorités du gouvernement tentent toujours d’utiliser la PNH pour se maintenir au pouvoir et réprimer leurs adversaires politiques compte tenu de son importance dans la société. Cette prédominance de la Police Nationale d’Haïti se traduit par sa disposition à faire le jeu de la politique politicienne.
En pratique, le donneur d’ordre présente le plus souvent son action comme dictée par des instances supérieures, du pouvoir politique ou du gouvernement.
L’ordre émane-t-il du chef direct, du Commandant en Chef, d’un Directeur Central, d’un Directeur Départemental… ?
Un membre du Conseil Supérieur de la Police (CSPN) ou un maire demande expressément qu’une mission urgente soit accomplie dans un délai qui s’avère dans les faits (quasi) impossible à tenir. Alors que le cadre de la police est considéré comme l’un des policiers les plus appropriés pour traiter ce sujet, comment doit-il réagir lorsqu’il est sollicité ainsi ? Le pouvoir politique ou autre dispose d’indéniables moyens de pression pour pousser un policier à exécuter un ordre en dehors de la hiérarchie des normes.
– Explication :
En 1867, le général Trochu écrit que « l’armée doit être un instrument de moralisation publique puisque la discipline de l’armée crée la discipline de la nation » ; une règle de conduite destinée à faire régner l’ordre dans le groupe, qui s’énoncera de 1933 à 1974 dans le Règlement de discipline générale : » La discipline fait la force principale des armées. »
Pourquoi pas également chez la Police Nationale d’Haiti ? Sauf, il ne faut pas amalgamer Militaires et Policiers.
Avant d’approfondir le sujet, faisons d’abord ressortir sa pertinence. Ce qui caractérise le policier, ce sont la Loi et la Discipline. La société policière ne diffère pas de celle de l’Armée.
Une Police est une organisation structurée d’hommes et de femmes armés visant à assurer la sécurité des biens et des personnes, à faire de la prévention, à faire respecter la Loi et à assurer le maintien de l’ordre et de la discipline, si besoin est en ordonnant le recours à la force publique, dans un cadre donné. Lorsqu’une police est étendue sur tout le territoire d’un État, elle est une institution nationale et ses objectifs sont subordonnés aux objectifs politiques de cet État ; on parle alors de Police Nationale.
Les activités de la Police sont également marquées par leur caractère préventif. Les décisions visent à anticiper les troubles qui menacent l’ordre; telle qu’interdiction d’une manifestation.
La Police est apolitique et reste soumise à sa hiérarchie pour appliquer à la lettre chaque ordre qu’elle reçoit d’elle pour la protection de tous. Cependant, la Police est et reste donc un instrument politique au service du maintien ou du renforcement du système en place, et cela quelle que soit l’attitude du citoyen. Ces fonctions sont incluses dans l’existence même de toute force de Police, et leurs utilisations et évolutions intimement liées à la conception que l’on a de la vie des sociétés.
Les » dirigeants ou les Pouvoirs » ont tout intérêt à disposer d’une Police » aux ordres « . Il ne s’agit pas d’une Police mise directement à la disposition d’un homme ou d’un parti au pouvoir, comme de dénoncer des pratiques encore en cours dans des pays pourtant qualifiés de démocratiques et où perdurent exécutions sommaires, semblants de justice, ou actes de torture physique ou morale.
strong>La Police nationale est une police d’État. Elle est rattachée au ministère de la Justice. Les policiers titulaires et stagiaires qui la composent sont des fonctionnaires de l’État.
Le Conseil Supérieur de la Police ou CSPN est le principal organe de délibération, de représentation et d’élaboration des politiques sécuritaires du gouvernement. Grâce à la régularité des réunions, il offre aux différents représentants un cadre qui leur permet d’exprimer leur point de vue et de trouver un consensus sur des questions difficiles. Il fait des recommandations au Commandant en Chef de la Police, par la voie de décisions. Et les décisions sur des questions importantes tels que les recrutements, les formations continues, la paix et la sécurité publique, etc.
Dans le milieu policier, le commandement désigne l’autorité qui assume les responsabilités intéressant une Police ou des forces de l’ordre. D’une manière générale, un état-major est un organisme ou une équipe chargé de conseiller et d’assister un dirigeant. L’état-major de la PNH est formé d’un groupe de personnes, généralement des Inspecteurs généraux, des Commissaires divisionnaire et des Commissaires principaux dirigeant les opérations policières, tant sur le plan stratégique que tactique. La chaîne de commandement assure la diffusion de l’ordre donnée jusqu’à la troupe. Ils sont chargés de synthétiser l’information, d’aider à la décision, d’organiser, de planifier, de programmer, d’établir les ordres, d’en contrôler l’exécution, de suivre les évènements et d’en tirer les enseignements.
Du point de vue hiérarchique, le Directeur Général ou Commandant en Chef de la Police Nationale D’Haiti détient le pouvoir de décision et de contrainte sur l’Inspection générale, sur les Directions centrales, sur les Directions départementales, sur les Commissariats, sur les Unités spécialisées et même sur l’Unité de sécurité générale du Palais national (USGPN) et, pour ce qui est des aspects techno-opérationnels.