Le terme utilisé par les parlementaires convoquant pour jeudi, le Président de la République du Pérou, en vue d’entamer le processus de sa destitution est : «incapacité morale permanente».
Sauf dans les pays habités par des Hommes conscients du tort causé par la corruption institutionnalisée et tout le mal qu’elle engendre, que de vrais élus du peuple n’acceptent plus de continuer à donner carte blanche à un président de la République dont le nom est synonyme de présumé corrupteur corrompu. Au Pérou, pays de l’ex-homme fort Alberto Fujimori, sur un ensemble de 130 parlementaires, 93 seraient prêts à voter en faveur de la destitution pour corruption du président en fonction Pedro Pablo Kuczynski.
Au Pérou, le pouvoir législatif est monocaméral, pas de Sénateurs comme au temps des Duvalier en Haïti qui banalisaient leur importance
Lima, samedi 16 décembre 2017 ((rezonodwes.com)).-La reddition des comptes continue suite aux révélations de pots-de-vin perçus d’années auparavant, par des hommes d’affaires et politiques des pays de l’Amérique Latine des mains de la firme de construction brésilienne Odebrecht. La dernière personne dans le collimateur de la justice, est le président de la République du Pérou, Pedro Pablo Kuczynski.
Avec 93 voix pour et 17 contre, sur un total de 130 législateurs érigés en Haute Cour de Justice, dans un Parlement monocaméral péruvien, dominé en partie par l’opposition, il a été décidé d’engager la procédure de destitution du président pour «incapacité morale permanente», conformément aux dispositions de la Constitution.
Le parti au pouvoir PPK (Peruanos Por el Kambio/Périviens Pour le Changement) qui ne dispose seulement que de 18 sièges au Parlement ne pourrait pas arrêter le président dans sa chute.
Le président de la République en fonction, M. Kuczynski, accusé d’avoir reçu des centaines de milliers de dollars de Odebrecht, en échange de faveurs accordées à la firme brésilienne, a déclaré jeudi soir dans un message télévisé que « Je n’abdiquerai pas à mon honneur, ni à mes valeurs, ni à mes responsabilités en tant que président de tous les Péruviens« .
Selon les analystes, le chef de l’ Etat péruvien, arrivé au pouvoir à peine un an et demi, pourrait devenir le premier président à être destitué depuis l’éclatement du scandale à sensation appelé « Affaire Odebrecht« .
Le président du Pérou a laissé l’enquête suivre son cours sans se constituer une entrave à la justice, contrairement au président de la République d’Haïti, M. Jovenel Moise, qui a déclaré publiquement mardi dernier à Paris, « être contre la publication du rapport de la Commission-Beauplan » traitant de la dilapidation de fonds de Petro Caribe l’indexant également pour surfacturation.
« Je suis un homme honnête et je l’ai été toute ma vie, je suis prêt à défendre la vérité devant le comité (enquêteurs du Parlement) » a affirmé jeudi soir à la télé, le président Pedro Pablo Kuczynski, sans aucune forme d’arrogance, ajoutant que « face à cet acte d’accusation, je demanderai la levée de mon secret bancaire« .
A signaler que le président péruvien qui n’est pas au-dessus des lois du pays tout en niant les accusations, sera appelé à se défendre jeudi prochain, pendant 60 minutes, a déclaré le président du Parlement, Luis Galarreta qui ne marche pas à pas de tortue.
Ainsi se jouera-t-il le jeudi 21 décembre prochain, l’avenir de la présidence de Pedro Pablo Kuczynski dans un pays où le parlement ne cohabite pas avec l’exécutif.