L’aubaine des pétrodollars pour Haïti touche-t-elle à sa fin ? Une question que se pose le plus ancien hebdomadaire de la diaspora haïtienne à New York, dans sa dernière édition du mercredi 10 janvier 2018 dont une copie électronique est parvenue à la rédaction de Rezo Nòdwès
New York, mercredi 10 janvier 2018 ((rezonodwes.com)).–Alors que c’est la jubilation au Palais national avec l’élection mardi de Joseph Lambert à la présidence du sénat haïtien, cette 50ème législature, aux yeux de la population, se révèle aussi infructueuse et décriée comme la 49ème et corrompue à l’instar des deux autres branches du pouvoir. Avec ce cas répété de Lambert, les faïences brisées par l’éléphant en mal de se comporter comme un être humain, seront colmatées à commencer par écarter le rapport de la commission sénatoriale sur la dilapidation de fonds de Petro Caribe.
Le journal Haïti-Observateur, pour arriver à la conclusion que Caracas va fermer ou aurait fermé les vannes des pétrodollars qui ont fait une nouvelle classe d’hommes riches en Haïti en exploitant l’incrédulité et la misère du peuple, est revenu, en tout premier lieu, sur le dernier discours du président Jovenel Moise.
Pour avoir prononcé un discours, écrit H-O, dont une phrase a l’allure acrimonieuse, au Parlement, le lundi 8 janvier 2018, dans de cadre de l’ouverture de la première session ordinaire de l’année législative 2018, comme s’il lançait des flèches en direction d’un ennemi dont il ne voulait (ou ne pouvait) citer le nom, on savait que Jovenel Moïse avait maille à partir avec un pays étranger. Mais, poursuit le texte publié à la Une du journal, on ne pouvait imaginer qu’il s’agissait des États-Unis jusqu’à ce qu’on ait pris connaissance des phrases suivantes, de toute évidence, destinées à la consommation externe : « (…) Nous, Haïtiens, devons reconnaître que l’initiative de développement national nous revient (…) Aujourd’hui, nous déclarons, haut et fort, devant la représentation nationale, devant l’ensemble des citoyens haïtiens, qu’ils vivent dans le pays ou à l’étranger, nous déclarons à la face du monde que la République d’Haïti prend, désormais, son destin en mains».
En effet, souligne Haïti-Observateur, ces propos sont empreints des frustrations d’un président Moïse confronté à de nouvelles difficultés économiques, cette fois privé de moyens d’assurer l’approvisionnement du pays en produits pétroliers. Car le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a pris la décision d’arrêter la livraison d’essence à Haïti, dans le cadre du projet PetroCaribe. Un développement de l’actualité, constate le journal, qui renvoie à la rumeur de pénurie d’essence constatée depuis près de deux semaines et que les autorités du pays s’acharnent à démentir. Mais les explications du grand argentier de l’État ne sont pas de nature à rassurer les consommateurs. M. Salomon a précisé que les sanctions imposées contre le Venezuela par l’administration Trump rendent impossible les opérations de change permettant d’effectuer les paiements en dollars à Caracas.
Salomon a souligné encore que la dernière importation de produits pétroliers du Venezuela remonte, tout au moins, à octobre 2017. Depuis lors, le pays a dû faire les transactions sur le marché au comptant. Un tel procédé met l’administration Moïse-Lafontant dans ses petits souliers, car manquant de moyens pour combler le déficit encouru en l’absence des livraisons vénézuéliennes qui se font presqu’entièrement à crédit.
Selon toute vraisemblance, avec la dilapidation des fonds de Petro Caribe, en partie par les administration Préval-Bellerive; Martelly-Lamothe, Wilson Laleau ; Haïti n’a pas les reins suffisamment solides, commente Haïti-Observateur, pour faire face à une telle situation. Surtout que la manne du PetroCaribe ne permet plus d’encaisser les réserves assurées par la vente sur le marché local des produits pétroliers livrés par Caracas pratiquement avec peu de liquidités versées à l’avance.
De son côté, le gouvernement Maduro, qui gémit sous les sanctions américaines, depuis plusieurs années, mais qui en subit les contre coups plus sévèrement, ces derniers temps, ne peut plus résister comme avant. Après avoir, dans un premier temps, tenté de tenir tête aux Américains, en persistant à approvisionner Haïti en produits pétroliers, ainsi que d’autres États de l’hémisphère, donc à maintenir intact le programme PetroCaribe, dans un second temps l’équipe Maduro a constaté que la réalité des sanctions américaines rendent impossible le maintien du protocole d’accord PetroCaribe sous sa forme originale.
Rezo Nòdwès en sait plus sur la brève visite du président Jovenel Moise à Caracas. En votant en faveur de Maduro, nous apprend Haïti-Observateur, Jovenel Moïse et son équipe avaient opté pour récolter des « dividendes » à court terme. Le vote d’Haïti était suivi d’une visite présidentielle haïtienne à Caracas au cours de laquelle Jovenel Moïse avait conclu, avec Nicolas Maduro, un accord de USD 112 millions $ pour financer des projets d’infrastructures agricoles et routières.
Notons que lors de la dernière visite du président Moïse, à la capitale vénézuélienne, des observateurs avaient trouvé insignifiante la somme allouée à Haïti. Aussi avaient-ils insinué que Maduro commençait déjà à être à cours d’argent.
À coup sûr, l’étau va se resserrer sur Jovenel Moïse, Guy Lafontant, Joseph Lambert dans les prochains jours, avance le journal dans ses analyses révélatrices, car les gouvernements qui, jadis, représentaient les bailleurs de fonds le plus sûrs d’Haïti se montrent de plus en plus avares à l’égard de Nèg Bannan nan [ak Nèg Kouran Les Irois-a 24/24 en juillet 2017], pour cause de corruption qui gangrène l’administration publique alors que le chef de l’État n’affiche aucune intention de nettoyer les écuries d’Augias.
Bien au contraire ! Yap préparé cha kanaval pou Martelly ka al di bétiz pi rèd apré Henfrasa, et en direct absolu sur la TNH…et à Son Excellence de déclarer: « J’entends intensifier la lutte contre la corruption, les malversations et le vol des biens de l’Etat. De même, il faut arrêter le comportement abusif de certains fonctionnaires et particuliers qui agressent la population avec leurs sirènes, leurs gyrophares et leurs vitres teintées« .