Jeudi 18 janvier 2018 ((rezonodwes.com))– Compatriotes haïtiens,
Mes frères et sœurs d’Haïti et de la diaspora, valeureux travailleurs de la presse, courageux militants de la classe politique; salutations patriotiques.
Les moments que nous vivons sont graves. La dignité de la nation est en lambeaux. Notre histoire est foulée aux pieds. Notre image est salie à la face du monde. Notre fierté est par terre, dans la poussière et dans la boue.
Le fils de Christophe en moi est indigné. Mon âme pleure jusqu’au sang. Je sens l’envie, le devoir impérieux de tout sacrifier pour me mettre entièrement au service de mon pays.
J’ai étudié tant en Haïti qu’aux États-Unis. Dans ce pays d’accueil j’ai été très utile en servant de tuteur et de professeur de mon bachelor jusqu’à mon PHD. J’ai beaucoup mis en termes de connaissance à la disposition de ce pays. Alors je me sens humilié en tant qu’haïtien. Ce pays ne rend pas à l’haïtien que je suis le respect que je mérite.
Désormais, qu’importe à l’intérieur ou à l’extérieur d’Haïti, je veux mettre ma connaissance, ma jeunesse et ma fougue au service du pays auquel je dois ce que je suis. Haïti m’a donné la vie, une histoire et une identité. Il en va de mon devoir, de ma responsabilité historique de me sacrifier pour sa relève.
Par le passé je me suis battu, tant à l’Ecole de Droit, des Sciences Économiques et de Gestion du Cap-Haïtien, à la Corejene. Je me suis porté candidat à la députation pour Cap-Haïtien en 2015. J’ai servi le pays au Cabinet du Premier Ministre Laurent Lamothe et dans la diplomatie à Orlando. J’ai co-fondé la Perspective Haïtienne dans la diaspora. Mais je veux faire encore mieux. Je veux me mettre à la disposition de cette noble nation qui est la nôtre pour relever sa fierté.
Le manque de respect de Trump à notre égard devrait soulever notre orgueil à tous. Notre génération ne peut rester sans rien faire.
J’en appelle aux leaders haïtiens de classe mondiale, tels que Michaëlle Jean (OIF), Patrick Gaspard (Maison Blanche sous Obama), Dany Laferrière (Académie Française) et tous les autres qui ont un rayonnement international de se consacrer un peu plus à Haïti. De donner plus à Haïti.
J’en appelle à la classe politique de donner un sens à la devise l’Union Fait La Force pour se mettre d’accord au moins sur un point: LES PRIORITÉS DE LA NATION. Pour construire une base sur laquelle on va construire sur les 50 à 100 prochaines années.
J’en appelle à l’équipe au pouvoir de mettre un accent particulier sur l’Etat de Droit, Les services publics et surtout LA TRANSPARENCE ADMINISTRATIVE.
J’en appelle au secteur privé des affaires pour qu’elle réoriente ses investissements vers la valorisation de nos matières premières et de créer – de concert avec l’Etat – plus d’ouverture pour la classe moyenne.
J’en appelle à la presse haïtienne pour qu’elle soit plus constructive à l’égard du pays. En sorte que les informations qui y circulent n’enfoncent pas le pays dans plus de désespoir. Mais qu’elles mettent en valeur ce qu’on a de meilleur.
J’en appelle à la jeunesse de mon pays. Mes jeunes frères, mes jeunes sœurs, vous êtes le squelette, l’avenir et la relève d’Haïti. Vous devez maîtriser notemment l’histoire, le droit et l’économie pour être les leaders dont Haïti a besoin. C’est à vous de nous rendre libres économiquement, culturellement et politiquement. Tournez le dos à la médiocrité et l’immoralité. Embrassez l’excellence. Soyez au pas avec la technologie, notamment la programmation. Comme l’a dit le Président Poutine ceux qui dominent l’intelligence artificielle sont les futurs maîtres du monde. Haïti a besoin de vous. Préparez-vous en conséquence.
J’en appelle à la diaspora. Nous sommes plus de 80% de la matière grise du pays. Et nos transferts représentent plus de 2 milliards USD par année. Ceux à qui beaucoup a été donné, beaucoup sera demandé. Nous avons une plus grande responsabilité dans le développement du pays. Passons de transferts à la consommation vers des transferts à l’investissement. Notre argent ne doit pas seulement nourrir nos familles et payer la scolarité. Il doit aussi créer des emplois. Des milliers d’emplois. Pourquoi pas des millions? Si nous avons plus d’opportunités alors CRÉONS PLUS D’OPPORTUNITÉS.
Chers compatriotes, frères et sœurs haïtiens; pour une fois prenons notre responsabilité envers notre pays. Choisissons l’honneur pour les générations montantes dans chaque geste, dans chaque attitude à l’égard de notre cher pays.
Il est possible de sauver l’honneur si nous travaillons ensemble, si nous priorisons les intérêts supérieurs de la nation. Si nous passons de la parole aux actes.
Patriotiquement,
Herns Mesamours
Orlando, Florida