Une nouvelle crise éclate au sein du gouvernement haïtien alors que le Premier ministre Garry Conille blâme sévèrement le ministre de la Santé Publique, Georges Fils Brignol, pour des nominations jugées controversées. Dans une lettre cinglante adressée à ce dernier, le chef du gouvernement dénonce des pratiques de gestion qui vont à l’encontre des mesures anti-corruption mises en place par l’administration.
Le Premier ministre reproche au ministre de la Santé d’avoir délibérément ignoré la Circulaire No 001 du 25 juin 2024, ainsi que la note de rappel du 30 août 2024. Ces documents insistent sur les mesures pour redresser l’Administration publique et lutter contre la corruption. En agissant ainsi, Georges Fils Brignol aurait manqué à ses devoirs, s’exposant à de potentielles sanctions administratives et pénales.
Garry Conille, dans des termes particulièrement fermes, affirme que les recrutements et promotions effectués en dehors des règles établies ne seront pas reconnus par l’administration. Cette prise de position est un rappel sévère que toute action non conforme aux dispositions légales n’engage pas l’État et expose les auteurs, ainsi que leurs complices, à des poursuites judiciaires selon la loi relative à la prévention et à la répression de la corruption.
Cette confrontation interne souligne un manque de cohésion et de discipline au sein du gouvernement. Conille insiste sur la nécessité de solidarité et d’éthique de responsabilité parmi les membres de son équipe, avertissant que toute déviation pourrait avoir de “graves conséquences” pour les responsables. Ce ton autoritaire et direct illustre l’urgence d’une action concertée pour stabiliser la gouvernance en Haïti, particulièrement dans une période de transition politique critique.
L’affaire ne se limite pas aux lettres et aux accusations au niveau central. Le délégué départemental des Nippes, Morel Espérance Berard, a écrit au commissaire du gouvernement de Miragoâne, Jean Ernest Muscadin, et au directeur départemental de la Police nationale des Nippes, Pierre Michelet Louis Jeune, pour leur demander de bloquer “toute activité d’installation” aux postes de directeur départemental sanitaire des Nippes et de directeur départemental des TPTC (Travaux Publics, Transports et Communications).
Ce développement montre que les désaccords politiques au sein du gouvernement de transition ont des répercussions concrètes sur le terrain, suscitant des craintes de troubles locaux. Le délégué Berard semble vouloir éviter que des affrontements n’éclatent en raison de ces nominations unilatérales, qui sont perçues comme une violation des instructions de l’État.
Ces événements révèlent un gouvernement profondément divisé, où les initiatives individuelles semblent prendre le pas sur une ligne directrice cohérente. Le Premier ministre tente de rétablir l’autorité en rappelant les normes et les conséquences des actes de ses ministres, mais les actions sur le terrain témoignent de frictions sérieuses au sein de son propre cabinet.
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