Pour fêter le passage à l’année 2021 comme il se doit, nous vous proposons de revenir sur l’histoire de la fête du Nouvel An. Un voyage au fil des siècles afin de savoir pourquoi nous trinquons en ce jour si spécial.
Jeudi 31 décembre 2020 ((rezonodwes.com))–
Le Nouvel An, toute une histoire ! Une fête dédiée aux amis et à la famille, pour se retrouver le temps d’un soir en attendant le moment fatidique : minuit. Occasion de se parer de ses plus beaux atours pour tenter de conquérir l’élu de son cœur, ou alors une bonne excuse pour siroter du punch un peu trop corsé. Bref, les festivités du 31 décembre riment toujours avec bon temps, jeux (d’alcool parfois)… mais surtout renouveau. Et il est clair qu’après l’année que nous venons de passer, 2021 est attendu avec impatience. Mais quelle est l’origine de cette fête, qui en a eu l’idée ? Voyageons aujourd’hui à travers les siècles, en ce jour de Nouvel An, afin d’en découvrir tous les rudiments.
Un événement ancien… très ancien
Si vous vous posiez la question, permettez moi d’y répondre de suite : oui, le Nouvel An est célébré depuis des siècles, 4000 ans exactement ! C’est à Babylone que l’on recense pour la première fois des festivités dédiées à la nouvelle année, et elles ont même un nom. On les appelle les fête de l’Akitu, qui se passent lors du mois juif de Nissan (vers mars-avril). Loin des cotillons et des pizzas surgelées cuites à la vas-vite, ces fêtes étaient d’un tout autre genre… Les activités principales ? Des sacrifices, services solennels et autres joyeusetés. Mais les participants étaient déjà habillés de vêtements festifs, histoire de marquer le coup.
Dans le monde entier, depuis des temps anciens, on festoie donc différemment… et surtout à des moments différents. La nouvelle année en Chine était célébrée lorsque le soleil se trouvait au milieu de la constellation du verseau. La nouvelle année était donc située entre le 21 janvier et le 21 février. Pour ceux qui aiment bien l’astrologie, ça doit certainement vous parler. Chez les aztèques, c’était encore une histoire de soleil : lorsque ce dernier passait exactement au zénith, on changeait d’année. Par exemple, c’est pour cela que ce peuple originaire du Mexique a célébré en 1927 le Nouvel An… un 18 mai ! Chez les hébreux, c’est avant tout une histoire de religion. En effet, leur calendrier religieux commence entre le 5 septembre et le 5 octobre.
Ils sont fous ces romains !
Pour l’instant, toujours pas de trace de la fameuse date du 31 décembre, ni du Nouvel An tel qu’on le connait. Pour cela, il faut revenir en Rome antique. Effectivement, les romains célébraient le passage à la nouvelle année lors d’une fête spéciale : la fête des Sigillaires. C’était alors une occasion de décorer les maisons et de les parer de verdure comme du houx, gui ou toutes sortes de guirlandes. Les invités s’offraient des cadeaux et les enfants recevaient également une somme d’argent (équivalent des étrennes). Le repas était long et copieux, ce qui fait alors penser à notre Nouvel An « à nous ». Enfin, des figurines en terre cuite étaient déposées sur l’autel de Saturne, pour assurer sa protection et celle de sa famille pour les mois à venir. Seulement, ces festivités ne se passaient pas fin décembre, car les premiers calendriers du genre faisaient commencer l’année en mars.
Mais à qui doit-on ce réveillon du 31 décembre ? Un nom : Jules César. Eh oui, c’est à cause de ce général romain que des milliers de personnes dans le monde finissent la tête dans les WC chaque dernier jour de l’année, à vomir leur âme. Merci Jules, on te revaudra ça. En effet, c’est lui qui est à l’origine du calendrier julien composé de 366 jours commençant le 1er janvier et finissant le 31 décembre. Cette nouveauté était à l’époque nécessaire afin de changer des 355 jours et 12 mois inégaux des premiers calendriers romains. César fait donc commencer l’année lors du mois de Janus, dieu romain à deux face : l’une tournée vers le passé, et l’autre vers l’avenir.
Le XVIème siècle et ses réformes
Si l’histoire du Nouvel An s’arrêtait là, ce serait évidemment trop facile. C’est seulement des siècles plus tard, le 9 août 1564, que le roi Charles IX impose par l’édit de Roussillon le 1er janvier comme le début de l’année. Effectivement, le calendrier julien n’était pas adopté par toutes les religions et les français célébraient donc ces festivités à des moments différents. Le but du roi est donc de réunir ses sujets sous un même drapeau, dans un moment ou les guerres de religion sont particulièrement virulentes. Preuves en image…
Une autre réforme marque aussi le calendrier julien : celle de la réforme grégorienne en 1582. En effet, le pape Grégoire XIII réunit au début de son pontificat une commission visant à remettre en ordre l’année julienne. Pour lui, celle-ci est trop longue (365,25 jours au lieu de 365,2422 jours) et fait dériver des événements religieux comme Pâques vers l’été. Par exemple, l’équinoxe de printemps tombe le 10 mars au lieu du 20. Le pape promulgue donc la bulle inter gravissimas le 24 février 1582 pour rendre à l’équinoxe sa place initiale. En France, le roi applique cette réforme. Le peuple français s’endort le soir du 9 décembre 1582 pour se réveiller le lendemain le… 20 décembre ! Ce changement affectera donc le réveillon du Nouvel An, qui sera célébré plus tôt.
Le calendrier républicain et Napoléon
Saut dans le temps, au XVIIIème siècle. Le mathématicien Joseph de Lalande propose le 17 mai 1790 d’élaborer un nouveau calendrier en rupture avec le passé. En effet, il souhaite abolir le calendrier grégorien qui est emprunt de culture religieuse. Et pour une République en formation, ce point déplait. Le calendrier que l’on connait est alors complètement réorganisé, tellement qu’il est très compliqué d’en saisir tous les éléments. Pour la faire courte, voici les information importantes à retenir (histoire de s’y retrouver dans ce joyeux bordel) :
- La nouvelle année commence à minuit du jour civil de l’équinoxe d’automne (soit le 22, 23 et 24 septembre grégorien).
- Les jours ne font plus 24 heures, mais 10 heures. Ce changement drastique sera d’ailleurs abandonné 18 mois après son instauration, au plus grand bonheur des horlogers qui devaient auparavant refaire tous les cadrans des montres, pendules et autres horloges.
source : Mediavenir