L’usage d’un blason n’était pas l’apanage de la noblesse, ni synonyme de noble, car tout le monde devrait se soustraire à la reddition des comptes. En Haïti, si les noms des dirigeants finissaient par Dessalines, Pétion ou autres renommés Héros de l’Indépendance, ceci porte à croire que personne d’autre qu’eux ne pourrait ainsi prétendre avoir la science infuse ni le droit d’imposer arbitrairement ses quatre volontés à la nation. Dans le cadre de l’enquête sur l’utilisation du fonds PetroCaribe, du résultat des rapports Beauplan et Latortue, aussi bien que la manière dont le gouvernement Moïse-Lafontant traite le dossier, les autorités haïtiennes, écrit Haïti-Observateur dans son éditorial du 7 mars 2018, se comportent en criminels impénitents agissant comme si elles n’étaient liées à aucun traité international. Qui viendrait arrêter la marche de l’histoire ?
New York, mercredi 7 mars 2018 ((rezonodwes.com))-« Si M. Moïse persiste à créer les conditions pour protéger les dilapidateurs du fonds PetroCaribe, il court le risque de voir cette affaire entraîner la fin prématurée de son quinquennat » a averti Haïti-Observateur, qui toutefois, ne veut pas être pris pour un oiseau de mauvaise augure.
L’analyse des conséquences d’une persistance du pouvoir à vouloir dévier une réalité évidente, est basée, selon H-O, sur le fait qu’ Haïti sous l’administration du second régime tèt kale évolue loin de ses engagements contenus dans la Convention de l’organisme international ou Convention de Mérida contre la corruption, adoptée le 31 octobre 2003 et signée le 9 décembre 2003.
Depuis lors, lisons dans cet éditorial, dont une copie est parvenue à notre rédaction, 165 États, y compris le nôtre, en sont « parties ». Cet accord, qui rentra en vigueur le 14 décembre 2005, précise le plus ancien hebdo de la diaspora haïtienne, renferme des règlements que l’actuel chef d’État haïtien, Jovenel Moise et son équipe, y compris des courtisans et aveuglés fanatiques, semblent ignorer.
Tout d’abord, rappelle Haïti-Observateur, pour mieux comprendre les enjeux, dans l’affaire PetroCaribe, il suffit de lire les déclarations de l’ancien secrétaire général des Nations-Unies Kofi Annan, dans l’avant-propos du document « La corruption, dit-il, est un mal insidieux dont les effets sont aussi multiples que délétères. Elle sape la démocratie et l’état de droit, entraîne des violations des droits de l’homme, fausse le jeu des marchés, nuit à la qualité de la vie et crée un terrain propice à la criminalité organisée, au terrorisme et à d’autres phénomènes qui menacent l’humanité. Le mal court dans de nombreux pays, grands et petits, riches et pauvres, mais c’est dans les pays en développement qu’il est le plus destructeur ».
Haïti-Observateur fait également remarquer que par maladresse ou inexpérience, l’administration Moïse-Lafontant a lancé le débat sur l’affaire PetroCaribe sur la scène internationale. Car, désormais, écrit mercredi l’hebdomadaire de New York, le bras de fer engagé par le régime haïtien avec l’ONU attire dans l’arène tous les pays signataires de la Convention de Mérida.
Il faut cependant noter qu’en tant qu’adhérent à ce pacte, Haïti a pris l’engagement de combattre la corruption sous toutes ses formes, tel que stipulé dans le document. Aussi incombe-t-il aux dirigeants haïtiens de respecter scrupuleusement les prescrits de l’accord, s’il en était besoin d’un rappel lancé à l’égard de Joseph Lambert par le journal de New York qui a traduit en anglais son édito pour le public anglophone.
En montant au créneau pour dénoncer l’ingérence de la Minujusth, Haïti-Observateur souligne que dans sa gestion du dossier Petro Caribe, le gouvernement en place en Haïti donne l’impression d’ignorer la teneur de la Convention des Nations-Unies contre la corruption. Au journal de préciser que c’est dans l’esprit même de l’application des dispositions de ce document que Suzan D. Page, représentante spéciale du Secrétaire général, a émis la note dénoncée par Moise-Lafontant.
Car il est dit dans le document et nous citons que « La Convention fournit notamment un cadre légal général pour lutter contre la corruption à travers des mesures de prévention, d’application du droit et de recouvrement d’avoirs« . Jovenel Moise voudrait-il en partie de ce fonds détourné pour entamer la reconstruction de son Palais ?
Pour Haïti-Observateur, qui n’en a pas fini avec l’analyse des déclarations tous azimuts du pouvoir tèt kale depuis la publication de la note de Mme Page, la semaine dernière, à la lumière du communiqué diffusé par la Chancellerie haïtienne dénonçant avec véhémence ce qu’ elle qualifie d’ « immixtion » de l’organisme international « dans les affaires internes » d’Haïti, on peut conclure que le gouvernement Moïse-Lafontant est en rébellion, se révélant un renégat par rapport à la Convention des Nations Unies contre la corruption.
Déjà sous le coup d’une inculpation lui-même pour blanchiment d’argent, le président Moïse ne diffère en rien des hommes et femmes accusés de malversation, de surfacturation, de détournements de fonds publics et d’autres crimes mentionnés dans la Convention de l’ONU contre la corruption, a extrait Haïti-Observateur dans les classeurs des tiroirs de l’oubli de janvier 2016, concluant qu’ il se comporte comme le parrain de la pègre haïtienne ayant ses tentacules dans tous les compartiments de l’administration publique et du secteur privé.