Les fêtes de fin d’année battent leur plein en Haïti. La chaleur que charriait autrefois cette période a complètement chutée. Ce, depuis des années. À 24 heures de la Noël et une semaine du nouvel an, on sent la détresse partout.
Cette année encore, les haïtiens fêtent les activités de fin d’année sur fond de crise. Toutes les activités sont quasiment paralysées. Les rues dans la majeure partie du pays sont désertes. Les boutiques, les magasins, les supermarchés et les marchés publics n’attirent pas la grande foule.
Ce n’est pas étonnant au regard de la conjoncture. La capitale haïtienne, autrefois, très attractive, s’est transformée en un espace boueux et un champ de bataille ensanglanté. La ville croule sous les immondices. Elle est coupée du reste du pays dans les deux sens. Il n’y a pas de connections entre Port-au-Prince avec les autres villes.
Cette situation malheureusement a des impacts importants sur la vie de la population mais aussi sur les activités de fin d’année. Dans le grand Nord comme dans le Grand Sud, les commerçants sont en rupture de stocks. Les produits venant de Port-au-Prince se font rares à cause des activités des gangs à Martissant, à Mariani, à Canaan, au niveau du morne à Cabris, etc. Dans le sens inverse, les produits issues des villes de province ne touchent plus la capitale. Tous les produits sont devenus chers et inaccessibles.
La crise sociopolitique qui s’est accélérée depuis deux ans a complètement capitalisé les gens. Certains quittent le pays en grand nombre. D’autres sont pris dans les tenailles des bandits et végètent dans la misère et la pauvreté. Le mental n’est pas à la fête. Le contexte n’y prête pas le flanc non plus.
Depuis quelques jours, la crise du carburant a refait surface surtout dans le grand Sud avec la paralysie de Mariani. Les rues n’attirent pas la grande foule. Toutes les activités nocturnes sont au point mort. Les galas, les fêtes de Noëls, sont de moins en moins programmés. Les grossistes comme les détaillants se plaignent de la situation. ” Nous achetons les produits à des prix exorbitants et pourtant nous ne pouvons pas les revendre à cause du faible moyen économique des gens. Rien ne marche. D’ordinaire, décembre c’est un mois où l’on vend beaucoup. Cette année, hélas!”, lamente Thérèse, une détaillante au marché de Salomon.
” Nous sommes incapables de recevoir nos cargaisons. Nos commandes. Pour faire traverser certains produits, on est obligé de payer des fortunes aux gangs ou les faire transiter par la mer. C’est coûteux, en plus, c’est risqué. Nous sommes découragés”, expliquent un homme d’affaires du Grand Sud qui appelle à la responsabilité des autorités.
Il faut souligner que même dans les écoles il est plausible cette situation. Les activités n’apportent pas la même chaleur. Plus d’arbres de Noël, plus de musiques de circonstance, ne sont constatés. Dans les quartiers et les grandes villes, aucune activité d’assainissement n’est réalisée. Le pays se meure à petit feu.
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