Le pays est toujours en attente du déploiement de la force multinationale tant attendue. Malgré le feu vert de l’ONU, les lignes ne bougent pas trop. Les kényans font des exigences pendant que la situation sécuritaire n’arrête pas de se détériorer en Haïti.
Pour l’année 2023 jusqu’au mois de septembre, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a recensé près de 2400 morts en Haïti à cause des gangs armés. Cette situation d’insécurité qui ne cesse de s’aggraver continue d’être une préoccupation pour plus d’un. Les mois se sont succédés sans apporter de meilleures nouvelles. La population est prise entre l’enclume et le marteau.
En effet, le Conseil de Sécurité de l’ONU n’arrête pas de tourner en rond depuis la demande formelle du Premier Ministre Haïtien, Ariel Henry, à l’ONU réclamant le déplouement d’une intervention militaire en Haïti pour aider son Gouvernement à faire face au banditisme. Depuis les États-unis mettent sans arrêt la pression non seulement pour le vote d’une Résolution favorisant cette intervention mais aussi pour trouver un pays qui décide de prendre la tête de la mission.
Le Kénya a finalement accepté ce défi. Au milieu du mois de septembre, lors de la 78è assemblée générale des Nations Unies, le Premier Ministre Haïtien a beaucoup insisté sur l’urgence que necessite le cas d’Haïti. Monsieur Henry a déclaré lors de son intervention que le quotidien de la nation est pénible et qu’il est plus qu’une urgence que le Conseil de Sécurité agisse vite.
Les américains ont pris la même position. C’était également l’appel du Président Américain, Joe Biden qui a invité le Conseil a accordé le bénéfice de l’urgence à Haïti car, dit-il, le peuple ne peut plus attendre. Le Chef de la diplomatie américaine, Antony Blinkin a abondé dans le même sens soutenant qu’il espère voire le déploiement de cette force d’ici quelque mois. Pour lui, a-t-il insisté:” on ne peut plus attendre”.
Mis à part ces coups de pressions américaines, ses représentants ont pris beaucoup d’engagements dans ce processus. Selon la numéro deux du Département d’État américain, Victoria Nuland, le 24 septembre dernier, au moins dix pays se sont portés volontaires pour faire partie de cette mission. Elle avait aussi souligné que le Kenya dispose de 1000 membres de son corps de sécurité pour se lancer dans ce défi périlleux. Elle avait annoncé également que les USA étaient prêts à donner son accompagnement à cette mission au niveau du logistique mais pas de force terrestre. C’est dans cette veine, qu’Antony Blinkin, avait annoncé l’intention de son Gouvernement de solliciter de la part du Congrès un gros décaissement pour appuyer la mission.
Au courant de ce mois de septembre et, surtout lors de l’assemblée générale, ce débat était très animé. À ce sujet, la Première Ministre de la Barbade, Mia Mottley avait fait tout un plaidoyer pour approuver cette intervention. ” J’espère que les membres du Conseil admettront qu’ils ne peuvent pas se servir d’Haïti comme pion car, les haïtiens soufrent depuis trop longtemps entre les mains de beaucoup trop de pays”, a-t-elle déclaré.
À la suite de l’Assemblée générale, le Conseil a fait une petite avancée en votant la Résolution autorisant le déploiement, le 2 octobre 2023 avec 13 voix pour et deux abstentions (Chine et Russie). Cette mission a un mandat d’un an. Une décision que les Kenyans n’ont pas vus tous de la même manière. En effet, le parti poligique “Alliance troisième voix”, jugeant inconstitutionnelle cette décision avait décider de porter plainte contre les autorités qui décident, jugent-ils, de s’embarquer dans une entreprise illégale.
L’audience prévue pour le 24 octobre n’avait pas eu lieu. Le Procureur général, Emmanuel Bitta, avait préconisé que ce dossier soit traité non pas sans la justice mais plutôt au niveau du Parlement qui, a donné son feu vert, le 16 novembre dernier.
Dans la foulée, dans une interview accordée à un journal frère, le Directeur Général a.i de la PNH, Frantz Elbé s’est montré lui aussi impatient d’obtenir l’appui des kényans. Il précise que la Police n’avait pas été créée pour combattre le guérilla. Selon M. Elbé, les bandits sont bien équipés et, le quota des policiers des unités spécialisées est trop faible. Le DG avait dit qu’il est du côté de cette force qui doit venir en appui avec la Police haïtienne.
S’il est vrai que ce déploiement reste incertain en termes de date précise, une information a fait le tour du monde. Il s’agit de la demande expresse qu’a fait le Lenya à l’ONU exigeant la disponibilité de 241 millions de dollars sur les 600 prévus pour toute la durée de la mission. Selon le Ministre de l’Intérieur du Kenya, le déploiement n’est pas possible pas avant janvier 2024. Il informe parallèlement que le processus de recrutement des policiers qui seront dépêchés en Haïti a déjà terminé. Présentement, ils s’entrainent et se préparent.
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