Les acteurs politiques haïtiens sont divisés sur la déclaration de la responsable du bureau intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH) au conseil de sécurité de l’ONU, le 4 octobre dernier. Si pour des leaders comme Youri Latortue, Eric Jean-Baptiste Dario Syriac et Jean Came Poulard la diplomate a outrepassé ses droits, le porte-parole du secteur démocratique et populaire, au contraie, légitimise la représentante du secrétaire général de l’ONU.
Au conseil de sécurité des Nations-Unies, madame Hélène Meagher La lime a fait une déclaration qui a suscité pas mal de remous dans la communauté nationale en affirmant que les élections se derouleront en Haïti au beau milieu de l’année 2022. Elle en avait aussi profité pour vanter l’accord controversé d’Ariel Henry tout en soulignant sournoisement qu’il est de la responsabilité de ce dernier de gérer la question de la gangstérisation dans le pays.
À travers cette déclaration, Mme Lalime s’est attiré la foudre d’une frange de la classe politique. Pour le numéro un de l’AAA, Youri Latortue, madame Lalime prouve qu’elle ne s’interesse pas aux affaires du pays. ” elle sait très bien que la tenue d’élection est un exercice démocratique qui requiert un climat de sécurité. La question sécuritaire n’est pas sa préoccupation encore moins la fin et le délabrement des institutions. Durant ses deux ans en Haïti, elle n’a jamais encouragé le dialogue. Dommage, elle s’est fait desavouée par l’ambassadeur américain à l’ONU qui s’est montré mieux informé qu’elle.
Pour sa part, le secrétaire général du parti RDNP, Eric Jean-Baptiste, dénonce le role de proconsul joué par la diplomate. C’est regretable, dit-il, tout en condamnant la déclaration assimilable à une sorte d’ingérence de la part de la représentante du BINUH. “Il est inconcevable que des étrangers choisissent de décider à notre place le moment propice pour la tenue des élections. C’est en effet la responsabilité du CEP qui n’est même pas encore mis sur pied”, regrette l’ancien candidat à la présidence arguant que, selon le plan établit par son parti, tout peut être prêt d’ici le mois d’aout 2022 y compris l’installation de tous les élus.
Même son de cloche pour le porte-parole de l’OPL, Danio Syriack qui impute à Mme Lalime la responsabilité de l’aggravation de la situation du pays, notamment la question sécuritaire et la crise de la gouvernance. M. Syriack parallèlement rappelle à la diplomate que la démocratie ne se résume pas seulement en la tenue d’élections mais, elle est d’abord un processus visant le renforcement des institutions, la stabilité politique et la bonne marche de l’économie.
“Le temps que les diplomates de s’immiscer dans les affaires nationales d’Haïti, négligeant leur devoir de réserve, doit finir. Nous ne pouvons plus continuer à être traités comme des soumis par les membres de la communauté internationale. Mme La lime n’a aucun doit de parler des Eléctions Haïtiennes voire anticiper le calendrier”, a répliqué Jean Came Poulard, actuel president du PAC.
La surprise est le SDP qui se fait le défenseur de madame Lalime. Questionné sur la question, le porte-parole de cette structure, André Michel, soutient que madame Lalime ne commet aucune faute. Elle dit ce que l’accord du 11 septembre a révélé. “Où trouve-t-elle la référence?”, se questionne-t-il arguant que:” Nous sommes les premiers qui l’ont dit à travers l’accord du 11 septembre”.
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