Toute la presse américaine en a parlé, mais Madiou a complètement ignoré cet événement. Voici, en toute modestie, l’une des plus grandes preuves de la Déclaration de l’Indépendance du 29 novembre 1803, qu’aucun professeur d’Histoire d’Haïti n’a jusqu’à présent enseignée dans nos écoles avec la véracité des faits…
Mr. Relf,
You are invited, in the name of the freemen of St. Domingo, and, above all, of the impartiality which ought to be the stamp of a good republican to insert in your next issue, the enclosed proclamation.
You will infinitely oblige your most humble and obedient servant,
B. Aimé
Monsieur Relf,
Vous êtes invité, au nom des hommes libres de St. Domingue, et au nom de l’impartialité qui doit caracteriser tout bon républicain, d’insérer dans votre prochain numéro la proclamation incluse.
Vous obligerez infiniment.
Votre très humble
B. Aimé Secrétaire
Cette note a été rédigée par Aimé et adressée à un éditeur de journaux de Philadelphie, Samuel Relf, qui était peut-être connu de Dessalines et de l’armée indigène par le biais de l’importante communauté d’expatriés de Saint-Domingue à Philadelphie. Cette note a précédé la proclamation dans cette première publication et dans de nombreuses reproductions ultérieures du matériel ailleurs : à travers cette histoire, la note d’Aimé constitue sans l’ombre d’un doute une partie de cette première proclamation d’indépendance d’Haïti. Relf était l’éditeur de Philadelphia Gazette et du Daily Advertiser, le premier journal du soir à Philadelphie, mais la proclamation est apparue pour la première fois dans Poulson’s Daily Advertiser, le 5 janvier 1804.
Mardi 29 décembre 2020 ((rezonodwes.com))–
La lutte ayant abouti à notre indépendance, a duré DOUZE ANNEES. Aujourd’hui, les nègres dont on tire les ficelles, sont les nouveaux commandeurs avec certains d’entre eux aspirant au retour du statu quo. Ils assassinent, ils tuent, ils brûlent, ils volent, ils violent, ils pillent…et le sens d’avoir honte s’est complètement éteint en eux.
A l’approche du 217ème de l’Indépendance, il est important de rappeler que des idées d’indépendance germaient déjà dans la tête de Dessalines et de Christophe, toutefois le nom de Pétion ne figurait pas sur le premier Acte de la Proclamation de l’Indépendance de Saint-Domingue (Haïti), à Fort-Dauphin, alors que les troupes en guenilles de Rochambeau étaient encore sur le terrain. Ah! qu’ils étaient braves ces HOMMES.
Samedi 22 décembre 2018 ((rezonodwes.com))– Les histoires d’Haïti, celles surtout écrites et racontées par des auteurs anglais, font surtout mention d’un acte d’ Indépendance daté du Fort-Dauphin, 29 novembre 1803. A « Coin de l’Histoire retrouvée« , l’historien Dr. Louis-Joseph Janvier a tout lieu de croire cette proclamation apocryphe ; car, à cette date, Dessalines, Christophe, Clervaux séjournaient au Cap-Français.
D’un antre côté, écrit Louis-Joseph Janvier, « il n’est pas raisonnable d’admettre que ces chefs indigènes laissassent la capitale de l’île pour aller dans une ville secondaire, qui en est éloignée de 12 lieues » pour, a précisé l’historien « publier un acte de cette importance« .
Quoi qu’il en soit, voici cette proclamation que coin de l’histoire a retrouvée. Oui, en 1803 et 1804, il y avait des HOMMES d’Etat en Haïti, une espèce en voie de disparition, de là découlent tous les malheurs et la misère de notre pays.
AU NOM DU PEUPLE NOIR ET DE COULEUR DE SAINT-DOMINGUE
L’indépendance de Saint-Domingue est proclamée.
Rendus à notre première dignité, nous avons recouvré nos droits et nous jurons de ne jamais nous les laisser ravir par aucune puissance de la terre. Le voile affreux du préjugé est maintenant déchiré ! malheur à ceux qui oseraient réunir ses lambeaux sanglants !
Propriétaires de Saint-Domingue, qui errez dans des contrées étrangères, en proclamant notre Indépendance, nous ne vous défendons pas de rentrer dans vos biens ; loin de nous cette pensée injuste ! Nous savons qu’il est parmi vous des hommes qui ont abjuré leurs anciennes erreurs, renoncé à leurs folles prétentions, et reconnu la justice de la cause pour laquelle nous versons notre sang depuis douze années.
Nous traiterons en frères ceux qui nous aiment : ils peuvent compter sur notre estime et notre amitié et revenir habiter parmi nous. Le Dieu qui nous protège, le Dieu des hommes, nous ordonne de leur tendre nos bras victorieux.
Mais, pour ceux qui, enivrés d’un fol orgueil, esclaves intéressés d’une prétention criminelle, sont assez aveugles pour se croire des êtres privilégiés et pour dire que le ciel les a destinés à être nos maîtres et nos tyrans, qu’ils n’approchent jamais du rivage de Saint-Domingue , ils n’y trouveraient que des chaînes ou la déportation.
Qu’ils demeurent où ils sont ! qu’ils souffrent les maux qu’ils ont si bien mérités ! que les gens de bien, de la crédulité desquels ils ont trop longtemps abusé, les accablent du poids de leur indignation.
Nous avons juré de punir quiconque oserait nous parler d’esclavage.
Nous serons inexorables peut-être même cruels envers tous les militaires qui viendraient nous apporter la mort et la servitude. Rien ne coûte, et tout est permis à des hommes à qui l’on veut ravir le premier de tous les biens.
Qu’ils fassent couler des flots de sang, qu’ils incendient pour défendre leur liberté les sept huitièmes du globe, ils sont innocents devant Dieu, qui n’a pas créé les hommes pour les voir gémir sous un joug honteux.
Si, dans les divers soulèvements qui ont eu lieu, des blancs dont nous n’avions pas à nous plaindre, ont péri victimes de la cruauté de quelques soldats ou cultivateurs trop aveuglés par le souvenir de leurs maux passés, pour distinguer les propriétaires humains de ceux qui ne l’étaient pas, nous déplorons sincèrement leur malheureux sort et déclarons à la face de l’univers que ces meurtres ont été commis malgré nous. Il était impossible, dans une crise semblable à celle où se trouvait la colonie, de prévenir ou d’arrêter ces désordres.
Ceux qui ont la moindre connaissance de l’histoire, savent qu’un peuple, fut-il le plus policé de la terre, se porte à tous les excès lorsqu’il est agité par les discordes civiles, et que les chefs ne sont pas puissamment secondés, ne peuvent punir tous les coupables, sans rencontrer sans cesse de nouveaux obstacles. Mais aujourd’hui que l’aurore de la paix nous présage un temps moins orageux, et que le calme de la victoire a succédé aux désordres d’une guerre affreuse, Saint-Domingue doit prendre un nouvel aspect et son gouvernement doit être désormais celui de la justice.
Donné au quartier-général du Fort-Dauphin, le 29 novembre 1803.
Signé :
Dessalines
Christophe
Clervaux
Secrétaire : B. Aimé
recherches et rédaction : cba