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Mon fils, écoute bien ceci…
Sur terre tu es venu et un jour tu t’en iras.
Il est pour toi d’apprendre encore
De comprendre ensuite
Il y a ceux pour qui tu veux compter,
A trop vouloir donner, t’as plus rien à offrir
Mais bien sincèrement et avant de partir
N’oublie pas de connaître ceux
Pour qui tu comptes vraiment…
Il y a d’abord tes ennemis.
Qui sont aux aguets à tes moindres faux pas. Ils connaissent mieux que toi tes atermoiements…
Quand ils surgissent sur ton statut c’est pour mieux t’espionner.
Quand tu progresses et réussis, ils gémissent de rage
Quand tu trébuches et tombes ils jubilent et trépignent, en t’espérant être oublié de Dieu…
Ils sont si protubérants et des fois si discrets
Que tu en comptes beaucoup d’amis
Qui hélas ne le sont que de nom et de faux visages,
Ils trouveront certainement dans une vie l’occasion de se trahir…
Viennent ensuite ceux qui t’ont vu grandir
Ce milieu charmant et protecteur auquel tu t’attaches si bien, tu recherches et rechercheras à tort ou à raison leur réconfort.
Ils ont compté, ils comptent encore et ils compteront, jusqu’à ce jour la jalousie transformera tes magnifiques souvenirs
En d’hideux et vulgaires spasmes dans la mémoire du temps.
Pour ceux-là tu as toujours été et jamais tu seras, car ton passé réconforte ce que ton présent et ton avenir ne pardonnent pas…
Ensuite s’ajoutent celles et ceux qui fruits de tes entrailles,
aucun sacrifice ne sera trop élevé pour être consenti,
tant est important le prix que vaut leur existence dans ton si court et tumultueux voyage…
Ils grandiront, progresseront, chuteront et relèveront…
Jamais trop loin tu ne seras pour leur tendre la main,
Les tenir par les reins et les garder à flots
Tu auras beau maudire ceux qui leur veulent du mal, au fond de ton cœur tu condamneras ceux qui leur feront de la peine…
A eux tu seras ce héros invincible et valeureux guerrier, jusqu’à ce que déçus ils te tourneront le dos, remords réciproques et regrets réciproques, tu compteras pour eux….
Viendront ceux dont tu ne connais même pas le nom, le visage ni la voix…
Qui t’admirent et t’honorent en silence…
Te prendront en exemple et vendront comme modèle, n’hésitant à gommer s’il le faut, les ratures laissées de tes pas indécis…
Fort heureusement qu’ils sont plus nombreux, plus discrets et plus généreux…
Moins sévères sur la forme, plus tatillons au fond, leur force réside dans l’amour voué dans l’anonymat du jour….
Enfin celui qui te connaît mieux que toi-même,
Car tu lui dois aujourd’hui de survivre bien malgré toi, malgré eux et malgré tout, à tes choix hasardeux et tes gestes suicidaires, ton manque de jugement, de vouloir absolument compter avant même de savoir compter,
Ceux pour qui tu comptes vraiment….
Ne l’oublie pas mon fils,
Ne l’oublie jamais !!!
Camille ÉDOUARD, Jr.

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