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Le peuple haïtien observe, avec une inquiétude croissante, l’absence d’une véritable harmonisation entre le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), composé de neuf membres, et le Premier Ministre Garry Conille. Cette tension palpable entre les deux entités gouvernementales met en lumière une défiance mutuelle qui risque de compromettre la stabilité et l’efficacité de la transition.

Certains faits récents témoignent de ces désaccords. Lors de la visite aux États-Unis du Premier Ministre accompagné de la ministre des Affaires étrangères, Mme Dominique Dupuy, des sources indiquent que le CPT n’a pas apprécié ce déplacement qu’il perçoit comme une marginalisation de son rôle. Les conseillers-présidents se sont plaints de ne pas avoir été consultés, craignant d’être réduits à un simple organe consultatif, comme l’a été le Haut Conseil de la Transition sous Ariel Henry. Ils auraient même averti le Premier Ministre de ne plus prendre de telles initiatives sans les en informer à l’avance.

Une autre source de discorde concerne la gestion de la diplomatie nationale. Le CPT reproche au Premier Ministre de ne pas les avoir impliqués dans les récentes décisions liées aux changements dans ce secteur, alors même que la diplomatie relève traditionnellement de la présidence. À cela s’ajoute le blocage persistant des nominations au sein des directions générales des organismes autonomes et déconcentrés, faute d’accord entre le Premier Ministre et le CPT sur les candidatures proposées de part et d’autre. Depuis trois semaines, ces nominations sont gelées, paralysant ainsi des secteurs vitaux pour le pays.

Cette situation est d’autant plus préoccupante que la population haïtienne traverse une période de crise sans précédent : insécurité croissante, pauvreté endémique, inflation galopante, chômage massif, et dévaluation continue de la gourde. Face à de tels défis, l’unité et la collaboration entre le CPT et le Premier Ministre Conille sont non seulement souhaitables, mais impératives. Toute division ou manque de coordination ne ferait qu’aggraver la crise, plongeant le pays dans une instabilité encore plus grande.

Le succès ou l’échec de cette transition dépendra de la capacité du CPT et du Premier Ministre à œuvrer main dans la main. Les attentes du peuple sont claires : rétablir la sécurité, organiser un référendum et des élections générales pour un retour à la normalité d’ici le 7 février 2026. L’échec de cette mission conduirait le CPT et le Premier Ministre à quitter la scène politique par la petite porte, comme leurs prédécesseurs.

Le temps presse. Trop de temps a déjà été perdu. Trop de souffrances ont déjà été infligées à la population. Il est grand temps pour les dirigeants de mettre de côté leurs divergences et d’agir dans l’intérêt du peuple haïtien. Faute de quoi, l’histoire ne leur pardonnera pas cet échec.

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