PAR ERNO RENONCOURT
Le temps est venu pour Haïti de »saisir sa chance et d’aller vers son risque » en profitant des aveux sur le génocide Rwandais pour récuser l’imposture diplomatique agissante. Le 29 mars 2021, Haïti doit se réveiller de sa léthargie et armer sa voix de colères intelligentes pour pousser le cri nu de l’aigreur et de la rage contre l’horreur et ainsi exiger un agir responsable.
Samedi 27 mars 2021 ((rezonodwes.com))–
Il est des moments où un peuple doit savoir se réveiller de son indigence pour aller a la recherche de son humanité dévoyée. Et pour Haïti, ce moment est arrivé. La vérité sur le Rwanda est une opportunité pour qu’Haïti se lève et fasse flamber sa colère pour récuser la diplomatie barbare et criminelle du CORE GROUP.
Le temps des grandes vérités
En effet, voici comment un média français[1] commente les révélations de Bernard Kouchner sur le rôle de la France dans le génocide Rwandais
« La France « est demeurée aveugle face à la préparation » du génocide des Tutsi du Rwanda de 1994 et porte des « responsabilités lourdes et accablantes » dans la tragédie, selon les conclusions du rapport d’une commission d’historiens publié ce vendredi 26 mars. Ce rapport très attendu, remis au président Emmanuel Macron, pointe dans ses conclusions « la faillite de la France au Rwanda » entre 1990 et 1994, et son « aveuglement » face à la dérive génocidaire du régime « raciste, corrompu et violent » du président hutu Juvénal Habyarimana. Et ce, « en dépit des alertes lancées depuis Kigali, Kampala ou Paris », précisent les conclusions du rapport ».
Il y a eu donc de lourdes complicités diplomatiques qui sont manifestes au Rwanda. Certains l’ont toujours dit, ils ont été pris pour des aigris. Mais le temps éthique vient de leur donner raison. Et cela non pas parce que les structures officielles l’ont voulu, mais parce que des hommes courageux et des femmes d’honneur ont assumé la vérité. Car il s’agit de complicités de crimes contre l’humanité qui interpellent les consciences, au-delà des intérêts particuliers. Surtout quand cela vient d’un pays qui revendique le statut lumineux d’être champion des droits humains.
Il y a un temps où il faut savoir arrêter la caravane de l’imposture. Au moment où un drame similaire se joue en Haïti et que les mêmes faux semblants diplomatiques empêchent d’agir responsablement et dignement, j’ose interpeller les intellectuels haïtiens. Oui, vous, ces légions diplômées, doctorées, décorées, médaillées, subventionnées des classes des couches dominantes et des classes moyennes, jusqu’à quand seriez-vous les idiots utiles de la barbarie ? Jusqu’à quand allez-vous continuer votre collaboration avec la criminalité pour espérer un poste reluisant dans une organisation internationale en fin de carrière ? Et vous ces Che Guevara du dimanche, qui enfumaient la jeunesse universitaire haïtienne jadis, préférez-vous continuer à jouir de vos petits privilèges avec vos nouveaux maitres en fermant les yeux sur cette déshumanisation ? Seriez-vous devenus plus fainéants que jamais ?
Sachez que l’histoire vous tiendra comme complices de cette déshumanisation. Je viens vous demander, jusqu’où êtes-vous prêts à aller dans l’imposture et l’indigence pour défendre vos petites zones de confort médiocre ? Une subvention, une promesse de bourse, un poste dans une organisation internationale, une résidence en terre étrangère, une subvention pour la croissance de son business personnel suffisent-ils pour assumer l’indignité jusqu’au bout de l’indigence ?
Et vous cette prétendue majorité silencieuse, pourquoi vous ne vous levez pas avec le même zèle que lors des fulgurances PetroCaraïbéennes ? Avez-vous trouvé l’argent de PetroCaribe ? Ou attendez-vous les ordres et les injonctions ? Pourquoi ne pas profiter de cette brèche diplomatique pour s’envoler vers la récupération de notre souveraineté ? Pourquoi ne pas faire de ce moment de vérité, de ce grand dénuement de la laideur diplomatique internationale, un nouveau Bois Caïman en descendant en masse, dans les rues, ce 29 mars, pour dire au monde, d’une vois forte et nue, qu’Haïti ne veut pas d’un nouveau Rwanda.
Ce sont les contextes qui font émerger les grands peuples de leur indigence. Osons secouer la cendre de l’imposture qui nous recouvre depuis trop longtemps pour faire émerger cette dignité collective que beaucoup ont souillé pour leurs succès personnels. Ce serait infiniment barbare de laisser le même drame se reproduire rien que pour plaire aux rides diplomatiques de madame Helen La Lime. Jusqu’où faudra-t-il aller pour consolider les fortunes faites dans le crime et le sang ? Les diplômes, les médailles, les titres académiques, les prix littéraires, les subventions, les promotions professionnelles, qui ont été donnés en gage de redevances dans le shithole, sont-ils à ce point pesants pour enchainer les consciences et empêcher ce sursaut national ?
Les structures pour les nuls
Oui, contrairement à ceux qui se réfugient derrière les structures pour invisibiliser les acteurs de la barbarie, j’ose interpeller les individus. Car ce sont les individus qui exécutent les ordres et font vivre la barbarie. Les structures de la barbarie sont programmées, managées, pilotées, médiatisées, supportées et exécutées par des hommes pour les intérêts des hommes. Sauf à être dans une totale imposture, c’est sur les hommes que repose la responsabilité de la continuité ou de la rupture d’avec les structures de la barbarie. En conséquence, ce sont les individus qui doivent briser les liaisons des structures du système barbare.
Je comprends qu’il soit difficile de renoncer aux artefacts qui ont fait croire à certains qu’ils étaient supérieurs aux autres. Mais, c’est à nu que l’on juge de la vraie valeur des hommes. Si vous avez peur du nu, c’est parce que derrière les artefacts, il n’y a que du vide. Et c’est dans le vide que se propage justement l’indigence. C’est pour mieux vous interpeller sur l’insoumission que j’ai partagé hier la séquence du film I comme Icare, relatant l’expérience de Milgram sur la soumission à l’autorité. Car plus vous vous enfoncez dans le silence et l’obéissance aveugle par vos accointances avec la structure du crime, plus le retour sera difficile et impossible. Entre un gangster et un universitaire qui défendent le même système barbare, même avec des armes différentes, il n’y a pas de différence. C’est vers cela que l’indigence pousse : toujours vers une plus grande déshumanisation pour un retour formel à l’esclavage par Indigence Automatisée (IA). Ce que l’on appelle sobrement l’ère de l’Intelligence Artificielle, n’est qu’une grande manipulation pour abrutir la conscience par soumission automatisée et permettre un retour à une nouvelle forme de servitude augmentée. Il est temps de vous indigner. Arrêtez de jouer les idiots utiles du système, profitez de la date du 29 mars pour descendre en foule dire non à cette barbarie qui se rejoue sans cesse pour le succès de la même minorité indigente. Il est temps d’oser autre chose que la malice et l’imposture. Osons l’intelligence éthique, même en échouant, nous serons devenus plus humains et moins manipulables par le blanc.
Condamnez-moi, si vous voulez, lapidez-moi, mais je sais que le temps éthique m’acquittera ! Faites de mon insolence une aigreur, si cela vous en dit, ou une envie de reconnaissance, si cela vous enchante. Mais vous savez tous que j’ai raison. Ce qui se joue sous nos yeux est affreusement laid, et c’est pour des petits intérêts mesquins que certains le cautionnent. Il faut savoir jusqu’où descendre trop loin dans l’indigence.
C’est quand même effroyable de savoir qu’il y a dans ce pays des gens de bien que mon aigreur dérange davantage que les crimes qui se perpétuent depuis 5 siècles en ce lieu de déshumanisation. C’est quand même terrifiant que certains aient pu supporter intimement l’arrogance des bandits légaux, et qu’ils se montrent si intraitables et si intolérants envers une arrogance qui les pousse vers l’intelligence. Je repense encore à ce pasteur qui se déclarait un ami personnel d’un chanteur obscène promu président, alors que cette même confrérie pastorale trouvait que Lesly Manigat était trop arrogant pour rester président.
C’est l’imposture qui joue sa ronde pour infirmer la pensée critique et pousser l’insolence dans ses retranchements silencieux, quand on sort l’argument de l’aigreur et de l’arrogance. Il faut savoir faire autre chose de ce qu’on veut faire de mous. Moi de cette aigreur qu’on me soupçonne, j’en ai fait un chant rageur, celui d’une PoÉthique de l’engagement et je le retourne à mes détracteurs. Car mille fois sur mille, la pensée indigente s’acoquinera toujours avec la criminalité pour étouffer la rage et l’authenticité de la pensée critique. C’est à l’authenticité de s’imposer pour transformer ces insultes en radiations éthiques pour aller plus loin vers la vérité.
Ce n’est pas avec des slogans creux sur les structures que le changement se fait, c’est en provoquant un déclic dans la conscience. Il faut en finir avec cet entre soi malsain où ceux, qui se disent à gauche et progressistes, en revendiquant la transparence le jour, cherchent l’opacité au crépuscule pour aller, la nuit tombée, s’acoquiner et festoyer, au coude à coude, dans les mêmes clubs, avec l’indigence. C’est cet entre soi qui a fait, entre autres raisons, échouer l’expérience démocratique du 7 février 1986. Car la démocratie ne vit que par la culture démocratique. Or dans cet entre soi de malice et d’imposture, il y a les mêmes codes de l’esclavage qui se reproduisent.
Les structures des partis politiques progressistes n’ont aucune valeur quand leurs dirigeants sont les mêmes qui conçoivent, dans des cabinets techniques, les plans des mêmes organisations internationales qui financent les gangs. C’est sur les bonnes variables structurelles qu’il faut agir pour sortir de l’indigence. La dialectique n’a jamais dit qu’il n’y avait pas de lien entre structure et conscience. C’est d’ailleurs une bonne conscience de classe qui permet de structurer les engagements pour mieux consolider les structures sociales. Ce n’est pas dans les dogmes que se trouve la vérité pour aller vers le changement, c’est dans la contextualisation de la théorie par l’intelligence analytique et éthique des acteurs qu’on peut faire émerger des stratégies innovantes. L’intelligence artificielle est assez éloquente pour prouver qu’avec de bonnes données enfouies dans la mémoire et dans un contexte approprié, sous la contrainte de certaines conditions données, on peut créer des structures émergentes. Il faut sortir des livres et regarder le réel pour le comprendre et agir sur lui. Ce n’est pas la structure qui commande les individus, ce sont les individus qui font et défont les structures. Une structure organisation prend toujours le pli de la conscience de ses managers et de la culture de ses cadres. Il doit y avoir un lien entre structure, culture et conscience. Il faut la trouver pour pouvoir agir.
Le cri nu de la dignité derrière l’aigreur
Par cette nouvelle charge contre l’indigence, je viens dire qu’il faut savoir écouter par-delà le bruit. Le premier message de l’humanité émergeant des cavernes a été un cri nu. Les démiurges, dans leur céleste tranquillité ont dû y entendre une aigreur offensante. Mais dans les yeux d’un être bienveillant et éthiquement intelligent, l’aigreur n’est jamais qu’une rage exquise contre l’agir irresponsable. Tout être responsable, appartenant à la lignée humaine dont parle Jacques Stephen Alexis, trouvera dans le cri le plus aigre et amer une douce et gaie folie pour aller vers un agir humain avec l’arme de l’authenticité. La beauté du son est dans l’oreille de celui qui écoute. Et nul n’entend jamais que ce que le bouillonnement des vibrations de sa conscience lui permet d’entendre. C’est l’authenticité qui nous guide vers les autres. Quand nous sommes, nous y allons avec fausseté, suffisance, mépris et ironie. Quand nous sommes vrais, nous y allons avec bienveillance, empathie et tolérance, malgré les bruits. Là où la solidarité agit pour permettre aux mouvements dénonciateurs (donc d’aigreurs) des #MeToo de responsabiliser la justice et de mobiliser la société pour un agir responsable, c’est parce que l’empathie a écouté le vrai message derrière l’impudeur des confessions. Des indigents y auraient vu du voyeurisme et n’auraient jamais agi responsablement pour faire bouger les structures. C’est la conscience qui guide vers l’action efficace pour changer les structures.
La vérité révélée sur le Rwanda nous offre une opportunité pour aller enfin, sans tuteurs, vers un dialogue national authentique pour un sauvetage éthique. Il faut briser enfin l’imposture diplomatique continuellement en œuvre et qui prolonge les légendes du shithole pour des succès indigents. Saisissons avec intelligence cette opportunité. Mettons à nu le blanc et ses larbins qui nous manipulent depuis toujours. L’histoire rapporte que l’une des délégations françaises, venues négocier jadis la dette de l’indépendance, avait une malle chargée de croix et de médailles pour décorer les soumis et les affreux. Ces récompenses sont les nouvelles chaines de l’esclavage. Sachons les refuser au nom de notre dignité et de notre humanité. Sachons déjouer les pièges des fonctionnaires corrompus de l’ONU dont nous connaissons tous la nullité. Dialoguons entre nous en disant non à la criminalité, non à la médiocrité, non à l’indignité.
Dans son fonctionnement actuel, Le CORE GROUP et le BINUH sont des associations de malfaiteurs et de criminels. Renvoyons-les à leurs impostures. Confondons-les en assumant nos divergences, nos différences tout en trouvant les valeurs fortes pour un compromis historique. Il est encore temps de faire émerger un possible humain dans ce chaos. Cela passe par des sacrifices. Osons nous dire nos vérités. Osons aller à la rencontre du rêve enfoui libérer le SPASME convulsif qui nous aidera à Sortir du Programme d’Auto Simulation qui Manipule notre Existence. On peut parler et échanger sans partager les mêmes goûts, pourvu que cela se fasse avec sincérité et volonté de se transcender pour construire un espace de vivre ensemble. C’est le mépris des suffisants, des bien-pensants, c’est la duplicité des entre soi qui poussent la vérité à s’armer d’insolence jusqu’à devenir aigre pour imposer sa nudité. Nous n’avons pas besoin pense de la même manière, mais nous devons continuer à vivre ensemble et pour cela il faut un espace d’authenticité. Et s’il le faut, construisons-le envers et contre le blanc.
Osons lui dire haut et fort, le 29 mars 2021, que nous en avons marre de ses manipulations, de ses médailles, de ses diplômes, de ses titres, de ses gangs, de ses indigences. Récupérons notre dignité. Sortons en foule immense dans les rues ! Parons-nous des couleurs de l’insoumission, de la dignité et de flambons de colères intelligentes pour irradier ces lieux diplomatiques, économiques, médiatiques, culturels et politiques qui nous enfument depuis si longtemps, trop longtemps déjà. Arrêtons de demander au blanc de venir nous délivrer, car c’est lui qui agit derrière les gangs, derrière le dollar qui grimpe, derrière le PHTK, derrière la justice défaillante. Libérons-nous d’abord des liens d’imposture et d’accointances avec le blanc et parlons entre nous, avec authenticité. Osons les sacrifices pour le sauvetage éthique. Sauvons ce qu’il nous reste de collectif. On ne peut pas poursuivre avec cet abandon des espaces de la responsabilité. S’il faut gueuler pour le dire, il faut bien que quelqu’un le fasse. C’est à la société d’entendre le message
Puissiez-vous entendre, derrière le bruit, la brèche qui pousse vers un compromis sur des valeurs fortes et VRAIES : Vérité, Rigueur, Authenticité, Intelligence, Engagement, Solidarité. Que ceux qui sont dignes osent relayer cette rage ! Que les autres la méprisent et la censurent comme toujours. Il faut séparer une fois pour toutes l’indigence de l’intelligence. Nous avons trop marronné. Le temps éthique nous convie enfin à aller à la rencontre de cet authentique inespéré au fond de nous, pour porter le changement comme un marqueur de dignité, d’intégrité et de solidarité. Sortons de l’imposture militante qui pousse vers les faux semblants pour les réussites personnelles. Puissions-nous aiguiser nos sens pour entendre, derrière l’aigreur, le cri nu de la dignité, de la rage insolente pour un agir responsable et éthique
Permettez que je termine en paraphrasant Baudelaire, que l’imposture culturelle haïtienne cite toujours, mais sans aucune contextualisation et appropriation. Il vient un moment où pour ne pas sentir l’horrible fardeau de l’indigence, qui broie l’humain, érode la conscience et pousse vers la barbarie, il faut apprendre à s’enivrer sans trêve. Mais de quoi ? Dans notre contexte, il ne peut s’agir que d’insolence, de rage, de dignité, d’insoumission et d’intelligence. Car elles confèrent cette légèreté qui permet d’échapper à la précarité.
Condamnez-moi, méprisez-moi, lapidez-moi, mais le temps m’acquittera. Et ce temps nous dit qu’Haïti a infiniment besoin d’intelligence éthique. C’est le premier pas vers un écosystème structurel stable. Puisse Haïti s’enivrer d’Aigreur, d’Insoumission et de Rage pour laisser un AIR de dignité souffler sur le shithole.
[1] https://www.nouvelobs.com/politique/20210326.OBS41944/rwanda-un-rapport-pointe-les-responsabilites-accablantes-de-la-france-face-au-genocide-des-tutsi.html