Les fractures au sein de l’Accord du 21 décembre s’élargissent dangereusement alors que le sort de Louis Gerald Gilles, représentant au Conseil Présidentiel de Transition (CPT), reste incertain. Le scandale de corruption entourant la Banque Nationale de Crédit (BNC) a jeté de l’huile sur le feu, mettant en lumière des divisions profondes entre les différents groupes au sein de l’accord.
Pascal Adrien, l’un des représentants influents de l’accord, a déclaré ce mercredi sur les ondes de Radio Magik9 que les signataires attendent la conclusion du rapport de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) avant de prendre une décision sur le maintien de Gilles au sein du CPT. Pourtant, son discours sur Radio Caraïbes FM le même jour révèle une autre dimension du problème : la CARICOM, qui joue le rôle d’arbitre dans ce conflit, ne serait pas là pour imposer des décisions, mais pour encourager les signataires à trancher eux-mêmes.
Cette incertitude a provoqué une réaction rapide de Maître André Michel sur son compte X (anciennement Twitter). Selon lui, la rencontre du 21 décembre avec la CARICOM s’est déroulée dans une atmosphère calme, mais a essentiellement tourné autour du scandale de la BNC et de ses répercussions potentielles sur le CPT. Maître Michel a clarifié que leur délégation n’avait pas mandat pour décider de l’exclusion provisoire de Louis Gerald Gilles, mais que la CARICOM avait exigé une consultation interne avant toute prise de position officielle.
Ces déclarations laissent transparaître une lutte de pouvoir intense au sein de l’accord, divisant ses membres en deux camps distincts. D’un côté, le groupe majoritaire, constitué de signataires qui n’ont pas bénéficié du pouvoir d’Ariel Henry, se montre prudent et attend les conclusions de l’ULCC. De l’autre côté, le groupe minoritaire, composé de ceux qui ont profité du pouvoir en place, notamment le SDP, KID, Ignace St-Fleur, Fusion, et INITE, semble manœuvrer en coulisses pour évincer Gilles.
D’après des sources internes, les deux camps sont insatisfaits de la gestion de Louis Gerald Gilles. Le groupe majoritaire lui reproche de ne jamais avoir tenu ses promesses de soutien, notamment envers Vikerson Garnier, qui avait accepté de se désister en faveur de Gilles en échange de promesses jamais tenues de nominations au sein du gouvernement.
Le scandale autour de Gilles pourrait ainsi offrir une opportunité au groupe minoritaire, mené par Maître André Michel, de pousser pour son remplacement, profitant de la situation pour renforcer leur influence au sein du CPT. Cependant, cette tentative pourrait se heurter à une résistance acharnée du groupe majoritaire, déterminé à ne pas céder face à ce qu’ils perçoivent comme une manipulation du processus.
La crise révèle une réalité amère : l’Accord du 21 décembre est en train de devenir une arène de luttes intestines et de règlements de comptes personnels. Les accusations de corruption et les promesses non tenues s’accumulent, mettant en péril la crédibilité de l’ensemble du processus de transition.
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