Une nouvelle page est ouverte dans l’assassinat du feu Jovenel Moïse executé dans sa résidence privée, le 7 juillet dernier. Outre la thèse politique évoquée depuis tantot un mois et demi, il pourrait y avoir un quelconque rapport avec le trafic illicite de stupéfiants lié à une enquête ouverte sur son bras droit, Dimitri Hérard. En vue d’éclaircir davantage l’horizon, les responsables internationaux qui travaillent sur ce dossier examinent la possibilité qu’il y ait une corrélation ou non entre cette enquête et le meurtre tragique du président.
Cet article publié, le 21 aout 2021, par le journal américain New-York Times réoriente les projecteurs. Le président haïtien Jovenel Moïse aurait pu être une victime d’une enquête ouverte sur Dimitri Hérard, le chef de l’USGPN, suspecté de trafiquer illicitement des stupéfiants dans le pays. Une hypothèse sur laquelle des enquêteurs internationaux travaillent.
D’après le journal, M. Hérard, chargé de la sécurité du président et qui n’a pas déjoué le coup malgré l’appel de détresse du feu chef de l’ État, est suspecté dans la disparition de plusieurs milliers de livres de cocaines et d’heroines à un quai privé de la capitale appartenant à la famille Bernard Mevs.
Ce dernier aurait des relations de travail avec le beau frère de Michel Joseph Martelly, Charles Saint-Rémy, Bernard Mevs et des membres de la famille Acra qui a importé le sucre en 2015. À la déclaration du scandale, rapportent les témoins, M. Hérard intervenait en personne accompagnés des membres de son unité et a emporté une quantité importante de ces produits sans effectué aucune arrestation.
En vue d’éclairir le dossier, le NYTimes précise que M. Saint-Rémy a plaidé non coupable, les avocats de Dimitri Herard, en prison, reffuse de lui parler de ce sujet, la famille Acra refuse tout commentaire et l’avocat de Mevs s’emprend à la DEA.
Les ports haïtiens: des égouts à ciel ouvert
C’est la déclaration d’un superviseur anti-narcotique basé en Haiti, Greco Van Williams qui relate de grandes lacunes dans les efforts anti-drogue en Haïti. “La corruption en Haïti de haut en bas est tellement endémique”, se désole-t-il. Selon Mc Nichols, rapporte le journal, les trafiquants disent qu’Haïti était devenue une voie de transit privilégiée pour les passeurs parce que la Police les aidait à acheminer des milliers de livres de drogue pour eux.
Le journal rapporte que M. Martelly avait catégoriquement refusé à la police judiciaire d’entendre le concerné dans le cadre de cette affaire. Si M. Hérard est devenu dorénavant un suspect dans ce dossier, il n’est pourtant pas le seul pro-Jovenel a être indexé dans ces affaires génantes. Lissner Matthieu a été lui tombé en mars dernier dans les filets des agents de la DEA. Parallèlment, les déclarations de M. Nichols rapportées par le journal et d’autres révélations d’anciens superviseurs de la DEA en Haïti n’ont pas montré beaucoup d’engagement de cette instance de changer la donne.
Le journal en a profité pour montrer une très grande influence des hommes politiques haïtiens, des hommes d’affaires et la police dans ce trafic important dans le pays. “Haïti est un point de transit majeur pour les drogues à destination des États-Unis, et les responsables américains et des Nations-Unies affirment que le commerce prospère grace à un éventail de politiciens, d’hommes d’affaires et de membres des forces de l’ordre qui abusent de leur pouvoir”, peut-on lire dans le texte.
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