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Dans le cadre d’une émission animée par Kettly Excellent et Chantal Auguste, l’ex-sénateur Amos André a été invité à débattre de la situation actuelle en Haïti et de l’influence prédominante de la communauté internationale sur les affaires du pays. Au cours de cette discussion, l’ancien sénateur a livré une analyse approfondie de la crise nationale et a proposé des pistes de réflexion pour que les Haïtiens puissent reprendre le contrôle de leur destinée.

Amos André a commencé par expliquer pourquoi la communauté internationale exerce une influence aussi marquée en Haïti. Selon lui, cette influence a pris racine dans la dégradation continue de la situation politique et sociale depuis les années 1990. « Depuis plus de trois décennies, Haïti s’enfonce dans le désordre et le chaos », a-t-il déclaré. Au lieu de résoudre nos crises, nous nous enlisons dans une procrastination dangereuse pour l’intérêt national, a-t-il souligné.

L’ancien sénateur n’a pas mâché ses mots en dressant un bilan sombre de la situation actuelle : « Alors que le reste du monde progresse, nous régressons », a-t-il déploré. La santé publique et la sécurité sont en crise, tandis que le système judiciaire est profondément défaillant. Amos André a insisté sur le fait que, pour redresser la situation, les Haïtiens doivent d’abord apprendre à se respecter eux-mêmes. « Comment pouvons-nous exiger le respect des autres si nous ne nous respectons pas nous-mêmes ? », s’est-il interrogé.

Amos André a également mis l’accent sur la nécessité de renforcer les lois et les institutions. « Nous devons appliquer des sanctions lorsque quelqu’un enfreint la loi », a-t-il affirmé. Il a regretté qu’en Haïti, les institutions aient été progressivement remplacées par des individus qui gouvernent selon leurs émotions et leurs intérêts personnels. Cette improvisation au sommet de l’État affaiblit davantage le pays, a-t-il dénoncé.

L’ex-sénateur a également critiqué la tendance des autorités haïtiennes à compter systématiquement sur l’aide internationale. Selon lui, cette approche nous réduit à l’état de « mendiants ». « Au lieu de construire un budget en fonction des ressources que nous pouvons générer, nous le faisons en fonction des aides que nous allons solliciter », a-t-il regretté. Cette dépendance ne fait qu’aggraver la fragilité des institutions et perpétuer la faiblesse du pays face à l’ingérence étrangère.

Amos André a tenu à souligner que cette situation de dépendance et de faiblesse institutionnelle a permis à la communauté internationale d’avoir une influence directe sur les décisions politiques et économiques d’Haïti. « Si l’international a tant d’influence, c’est aussi parce qu’il a échoué dans sa mission en Haïti », a-t-il affirmé. Toutefois, la véritable responsabilité incombe aux Haïtiens eux-mêmes, qui doivent cesser de se plaindre et commencer à agir.

Pour conclure, Amos André a lancé un appel pressant à ses concitoyens. « C’est à nous, Haïtiens, de nous asseoir ensemble, de dialoguer et de planifier le développement de notre pays », a-t-il insisté. Il a rappelé l’importance de préserver la dignité nationale, notamment en garantissant l’accès à l’éducation pour tous les enfants et en mettant en place un véritable plan de développement économique.

L’ancien sénateur a conclu son intervention en rappelant que, bien que l’aide internationale puisse être nécessaire, c’est en fin de compte aux Haïtiens de prendre en main leur avenir et de mettre fin à la régression qui mine le pays.

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