Efe : Jovenel Moise a pris ses fonctions le 7 février 2017 pour un mandat de cinq ans après une élection mouvementée qui a été annulée en 2015 pour des allégations de fraude et relancée en 2016.
Samedi 16 janvier 2021 ((rezonodwes.com))–Des milliers de personnes ont manifesté vendredi dans la capitale d’Haïti et dans plusieurs chefs-lieux de province pour demander au président Jovenel Moise de « respecter » la Constitution du pays et de quitter le pouvoir le 7 février.
C’est le premier jour de protestation cette année, dans le cadre d’un calendrier de manifestations appelé par l’opposition pour exiger la démission immédiate de Moise.
Le plus grand rassemblement a eu lieu à Port-au-Prince, qui a été dispersé par la police avec des gaz lacrymogènes, tandis que les manifestants ont lancé des pierres en réponse.
« Jovenel doit partir. S’il n’y va pas, c’est de la désobéissance civile« , scandaient les manifestants, qui lançaient des slogans hostiles à l’exécutif et étaient accompagnés à tout moment par un véhicule équipé de haut-parleurs qui diffusaient en boucle des chansons anti-gouvernementales.
Moise a pris ses fonctions le 7 février 2017 pour un mandat de cinq ans après une élection mouvementée qui a été annulée en 2015 pour des allégations de fraude et relancée en 2016.
Sur la base d’un article de la Constitution, les opposants affirment qu’en raison de cette répétition électorale, le mandat de cinq ans de Moise a commencé en 2016, coïncidant avec la fin de la présidence de Michel Martelly, et non en 2017.
Cependant, cette interprétation de la Constitution est rejetée par le gouvernement, l’Organisation des États américains (OEA) et les États-Unis, qui soutiennent le maintien de Moise au pouvoir pour une année supplémentaire.
En ce moment, le président encourage la rédaction d’une nouvelle Constitution, qui sera soumise à un référendum, probablement en avril prochain.
Les élections présidentielles et législatives ont été convoquées pour le 19 septembre et M. Moise assure qu’il ne se représentera pas, même si la nouvelle Constitution lui permet de le faire.
Les élections législatives étaient initialement prévues pour 2019, mais elles ont été reportées en raison de l’instabilité politique que connaissait le pays à ce moment-là, ce qui a entraîné la fermeture du Parlement en janvier 2020.
Depuis lors, Moise gouverne par décret, ce qui a alimenté le mécontentement de l’opposition et a même suscité des critiques de la communauté internationale, notamment à propos d’un récent décret qualifiant de « terrorisme » les actes de vandalisme sur la voie publique.
Haïti vit dans un climat d’instabilité politique depuis la mi-2018, avec des protestations constantes qui ne se sont atténuées que dans les premiers mois de la pandémie.