Lundi 4 décembre 2017 ((rezonodwes.com))– Cette question pertinente et précise ; pour laquelle on n’arrive pas à trouver la réponse appropriée , puisque cela dépend d’un ensemble de facteurs. D’aucuns le disent et le reconnaissent, la corruption est une gangrène sur le chemin de la résolution de certains grands problèmes auxquels le pays fait face. On ne saurait ne pas parler de l’impunité qui , elle-même, ouvre la voie à la perpétuation des actes répréhensibles en Haiti.
La corruption et l’impunité qui caractérisent la société haïtienne sont deux grands maux qui entravent le processus de développement d’Haïti en vue de l’amélioration des conditions de vie de ceux qui croupissent encore dans la misère et la pauvreté criantes. Personne n’est responsable de la mauvaise gestion des fonds Petro Caribe. Dans le rapport de la commission sénatoriale, plusieurs anciens ministres ont été mis à l’index. Au lieu de recourir à la voie légale pour faire la lumière autour des accusations de gaspillage , de dilapidation , de concussion, de forfaiture et d’usurpation de titre, ils choisissent de plaider non coupable dans des émissions radiophoniques qui sont largement suivies par la population.
En sont-ils vraiment conscients de leur état ? C’est quelque chose d’inimaginable ; les journalistes remplacent les magistrats assis et debout. Tout se ceci se fait en complicité avec les patrons de médias très réputés de la place. De nombreuses voix s’élèvent pour exiger l’adoption du rapport par l’Assemblée des sénateurs afin d’envoyer de signaux clairs à la nation haïtienne dans sa quête de changement de système. Qu’ils soient de la majorité ou de la minorité, les pères-conscrits ont intérêt à voter en faveur du rapport pour signifier leur bonne volonté d’aider à l’éradication de ce fléau qu’est la corruption.
A bien appréhender les propos du Président du Sénat de la République, Youri Latortue, c’est au Parlement même que le phénomène de la corruption s’installe. Il le dit sans s’en rendre compte. Au moment de la séance reportée à une date ultérieure , certains noms mentionnés dans le rapport ont appelé et envoyé des textos à des sénateurs pour leur demander de boycotter la séance et de leur fournir leur aide dans cette affaire de vaste supercherie. Là , on comprend bien pourquoi le débat autour de ce dossier brûlant doit être clos. Car il y aura des pleurs et des grincements de dents. Quel exemple veut-on donner aux générations à venir ?
Il est grand temps que cela cesse. Les intérêts du pays doivent avoir priorité sur les intérêts de groupes. Si rien n’est fait , on va tout droit vers l’abîme, si on n’y est pas déjà . On ne pourra pas parler de développement, de modernisation , d’amélioration au niveau de l’état physique du pays. L’argent des contribuables ou encore les taxes prélevées doivent être utilisées à bon escient. Elles doivent servir à financer des grands chantiers au bénéfice de la République. On ne va nulle part si on ne se gendarme pas contre la corruption qui s’érige en système, depuis un bon bout de temps. Les actes de corruption ne doivent pas rester impunis. Leurs auteurs doivent être aussi fixés sur leur sort. Ici , on parle de corruption à grande échelle. Les autorités en place, le Président de la République, notamment, doivent faire montre d’intelligence et de fermeté dans ce dossier qui préoccupe le peuple au plus haut point. De nouveaux riches , par le biais de la corruption , prennent toute une population en otage.
Cela ne doit pas continuer comme ça. Chacun , en ce qui le concerne , doit assumer ses responsabilités , et ceci en toute impartialité, afin , dit-on , de permettre au pays de respirer un peu. La Société Civile fait entendre sa voix , il revient maintenant à la classe politique de se positionner dans cette affaire publiquement. Tous les secteurs ou les forces vives de la nation peuvent exercer des pressions , sous une forme ou sous une autre , pour forcer les pouvoirs à montrer leur vrai visage. Le Chef de l’Etat a déjà identifié la source du problème. Selon lui, les cinq problèmes du pays se résument à la corruption. Comme on dit, un problème identifié est à moitié résolu.
On attend le Président à l’oeuvre , on lui donne le bénéfice du doute , par rapport aux informations qui circulent. Quelques-uns de ses proches collaborateurs sont impliqués dans la corruption , selon le rapport de plus de 400 pages. Un rapport revu, corrigé, augmenté, puisqu’Evalière Beauplan avait qualifié le rapport de son collège Youri Latortue de travail » bâclé « . On verra bien la fin du dernier épisode. Le pays en sortira-t-il vainqueur ? Le rapport Petro Caribe et la prorogation ou non du mandat des dix sénateurs vont peser très lourd sur le dos du premier mandataire de la nation. Jovenel Moïse sera-t-il sauvé des eaux troubles de la politique haïtienne ? Jouera-t-il le tout pour le tout ?
Nous avons le choix de continuer à patauger dans la corruption ou la combattre sous toutes ses formes.
Wadson Désir