Réunis à Pétion-Ville lors de l’atelier de travail des 8 et 9 novembre, les principales forces politiques haïtiennes, regroupées sous le Collectif des Partis Politiques du 30 janvier, ou Collectif 30, ont publié une déclaration ambitieuse visant à répondre à la crise multidimensionnelle que traverse Haïti. Marquée par une série d’engagements concrets, cette “Déclaration de Pétion-Ville” propose un cadre de gouvernance de transition, de sécurité et de développement durable pour faire face aux défis exceptionnels que rencontre le pays.
Le premier axe de cette déclaration est la création d’un Mouvement de Défense de la Souveraineté Nationale (MDSN). Ce mouvement, une institution indépendante de la société civile, aura pour mandat de négocier un nouvel accord entre Haïti et les Nations Unies, dans un monde de plus en plus multipolaire. Le MDSN entend affirmer la souveraineté haïtienne dans un contexte marqué par des défis sécuritaires et diplomatiques croissants.
Face à la crise sociale et économique aiguë, les signataires proposent également la création d’un Fonds Citoyen Inter-haïtien (FCI). Ce fonds cofinancera des initiatives de renforcement du système national des aires protégées, de fortifications et de service civique, des piliers essentiels de la résilience sociale et écologique d’Haïti. Selon le Collectif 30, la stabilité de la société haïtienne dépendra de ces efforts combinés en matière de sécurité, de protection de l’environnement et de mobilisation citoyenne.
Pour contrer la violence qui gangrène le pays, un Mouvement National pour la Paix et la Réconciliation Durables (MONAPARD) sera mis en place, avec le soutien de la diaspora haïtienne. Ce mouvement visera à renforcer la cohésion nationale en promouvant la paix et le développement humain durable. Le Collectif annonce également la création d’une unité de recherche et développement pour redéfinir un nouvel ordre de sécurité nationale.
Sur le plan politique, le Collectif 30 s’engage à faciliter le succès de la transition en promouvant un pouvoir exécutif centré sur les véritables besoins de la population. Pour garantir des élections transparentes, il est décidé qu’aucun membre de l’administration actuelle ne pourra être candidat aux prochaines élections. De plus, la validation des membres du Conseil Électoral Provisoire sera assurée par l’Organe de Contrôle de l’Action Gouvernementale (OCAG) pour garantir une représentation impartiale.
Enfin, le Collectif entend promouvoir le développement des îles adjacentes comme stratégie de croissance locale, à travers la création de l’Autorité Nationale de Développement Insulaire (ANDI). Cette institution sera chargée d’encourager les initiatives économiques insulaires et de diversifier les opportunités pour les communautés locales.
Les représentants du Collectif 30, formant une Commission Stratégique des Victimes de la Transition (CSVT), seront chargés de la défense des revendications populaires issues de cette déclaration. Un secrétariat permanent assurera le suivi des résolutions adoptées, garantissant que ces engagements ne restent pas lettre morte.
En concluant cette Déclaration, les signataires, représentant des partis tels que le GREH, LAPEH, Konsyans Patriyotik, MOPOD, PHTK, et UNIR/Ayiti, réaffirment leur engagement pour une transition pacifique, inclusive et souveraine d’Haïti.
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