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L’assassinat de 115 compatriotes à Pont-Sondé semble, hélas, déjà appartenir à un passé lointain et oublié. L’État a présenté ses condoléances aux familles des victimes, puis un silence total du CPT, du gouvernement et du CSPN a suivi. Y a-t-il eu une enquête ? Les responsabilités ont-elles été établies ? Personne ne le sait. Voilà comment fonctionne la République aux neuf présidents, avec une insouciante incompétence.

En ces jours de deuil, de larmes et d’indignation, les déclarations de l’ambassadeur américain sur Télé Métropole, le jeudi 25 octobre, sont une provocation d’une maladresse calculée. Cette collusion américano-onusienne avec les gangs ne date pas d’hier. Ce qui nous inquiète, c’est la raison pour laquelle il a jugé nécessaire d’en faire publiquement l’aveu.

Il veut, d’abord, nous faire comprendre que si l’ambassadeur américain parle aux gangs, qu’est-ce qui nous empêche de faire pareil. Puis, il passe au chantage ; ses supposées questions adressées aux bandits pour savoir si les tirs touchant l’ambassade sont des attaques délibérées ou des conséquences d’ affrontements entre les gangs et les forces de l’ordre signifient tout simplement que cette violence est acceptable, pourvu qu’elle ne menace pas directement les intérêts américains. Il aurait pu ajouter, à bon entendeur salut.

Pour ceux qui persistent à ignorer l’évidence, ce matraquage médiatique de la presse internationale avec ses reportages sympathiques sur les gangs et ce message de l’ambassadeur, illustrent le soutien américain aux actions des bandits et l’acceptation du chaos haïtien. Ces déclarations éclairent sous un nouvel angle l’intensité de l’offensive de Viv Ansanm, qui ne se limite pas seulement à Solino, mais s’étend à plusieurs régions du pays. L’objectif pourrait être de parvenir à un cessez-le-feu, ouvrant ainsi la voie à des négociations. Les conditions incluraient cette amnistie, régulièrement évoquée depuis au moins trois ans, par les diplomates de la Communauté internationale, en dépit de certaines réticences locales. Au lieu de questionner la nature de ces violences – comme la raison des impacts de balles sur les locaux de son ambassade – l’Amérique ferait mieux de se détacher de ces criminels. Le coût humain est insoutenable. Il est temps qu’elle mette fin à ce double discours et à ce génocide.

Dans ces circonstances, le CPT et Conille devraient dire au Blanc : “Blan, nou konn se ou, bay Ayiti yon chans.” Il ne les aurait certainement pas fouettés ni bastonnés pour si peu. On peut toujours s’exprimer sans arrogance. C’est le ton qui fait la chanson. De quoi ces dirigeants ont-ils peur, finalement ? Au moins, de véritables négociations auraient pu débuter et 4 je kontre, manti kaba. Chat konnen…
Allez, un petit peu de courage messieurs les Présidents ! Leve tèt nou, pale ak blan an !

Blan, We can’t breathe. Haitian lives matter.

Michel Legros
Sitwayen Pou Respè Konstitisyon

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