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Ce lundi 14 octobre 2024, Moïse Garçon, membre fondateur du parti Plan d’Action Citoyenne (PAC), a pris la parole sur les ondes de la Radio Caraïbes FM dans l’émission “Premye Okazyon”, pour exprimer son analyse sur la situation politique actuelle en Haïti. Dès le début de son intervention, il a critiqué le choix controversé d’un Conseil Présidentiel de Transition (CPT) composé de neuf présidents à la tête du pays, une option qui, selon lui, ne pouvait fonctionner en raison des nombreux conflits et divergences intrinsèques à la société haïtienne.

Moïse Garçon a rappelé que la Constitution haïtienne prévoit un président et un Premier ministre pour diriger l’exécutif, et il a regretté que cette solution constitutionnelle ait été ignorée. À ses yeux, la création d’un organe à neuf têtes pour diriger Haïti était vouée à l’échec dès le départ en raison de la nature conflictuelle des relations entre différents groupes et acteurs du pays.

Garçon estime que la Cour de cassation aurait été une meilleure option pour assurer la gouvernance de transition, car elle est l’institution la plus proche des principes constitutionnels. Il déplore toutefois que cette proposition, bien que soutenue par une minorité, n’ait pas été retenue, alors que la situation socio-politique et économique du pays continue de se dégrader.

Dans son intervention, Moïse Garçon a souligné que les fonctionnaires de l’État ne sont pas payés à temps, un élément fondamental pour instaurer une gouvernance efficace et lutter contre la corruption. Comment, demande-t-il, peut-on espérer combattre la corruption lorsque les agents publics ne sont pas rémunérés à temps et de manière régulière? Il a aussi insisté sur la nécessité urgente de résoudre la crise sécuritaire qui paralyse Haïti, sans quoi il sera impossible d’organiser des élections générales, une étape indispensable pour le retour à la stabilité politique.

Garçon a mis en avant le manque de coordination et d’harmonie entre la Primature et le Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Selon lui, ces deux instances doivent travailler en synergie pour garantir des résultats concrets, notamment sur le plan sécuritaire, afin de ramener le pays à la normalité. Sans cette cohésion, toute tentative de rétablir l’ordre et de réformer les institutions restera vaine.

En conclusion, Moïse Garçon a exhorté les Haïtiens à respecter les étapes nécessaires à une refondation politique. Il a insisté sur la nécessité de faire de la politique autrement, en mettant l’accent sur la prise de conscience collective que la situation actuelle ne peut perdurer. “Nous devons réfléchir et prioriser les intérêts du pays avant tout”, a-t-il martelé, appelant à la construction d’une nouvelle Haïti où chacun, sans exclusion, doit participer à l’effort de redressement.

Il est important de rappeler que Moïse Garçon, à travers son parti PAC et son initiative “Proposition Citoyenne”, avait préconisé la désignation d’un juge de la Cour de cassation comme président intérimaire, une solution qui aurait pu permettre au pays de sortir de l’impasse actuelle. Cependant, cette option a été écartée au profit de l’installation d’un Conseil Présidentiel de Transition, avec le soutien de la Caricom et de plusieurs acteurs politiques haïtiens. Depuis, le pays reste enlisé dans la crise, en proie au chômage, à la misère, à l’impunité, à l’insécurité croissante et à la violence des gangs armés.

Alors que la crise s’aggrave, l’appel de Moïse Garçon résonne comme un signal d’alarme. La solution ne peut venir que d’un véritable sursaut national où les intérêts du pays priment sur les ambitions personnelles et les querelles politiques. Haïti, selon lui, a besoin d’une direction claire, d’une harmonie institutionnelle et d’une sécurisation urgente pour retrouver la voie du progrès et de la stabilité.

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