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Dieu seul sait l’ampleur de la situation si la dépression “Grace” avait atteinte le niveau d’ouragan comme on le craignait. Malgré cela, elle a versé deux nuits et une journée entière de pluie sur les populations du Sud qui vivotent à la belle étoile. Dans ces villes abattues par le tremblement de terre, le décors n’est pas du tout agréable à voir.

Moins de quarante huit heures après le tremblement de terre qui a causé la mort à plus de 1400 personnes et fait plusieurs milliers de blessés sans compter les dégats matériels, une dépression a frappé le pays, particulièrement le Grand sud pendant plus de vingt quatre heures. Fort de cette situation, il est difficile d’maginer la situation dans ces régions que le séisme a déjà mis KO.

Dans une courte visite réalisée par le journal dans le sud au passage de la dépression, les images enregistrées ne témoignent pas la situation que peut vivre des êtres humains. Impossible de rentrer chez eux (maisons complètement détruites, à moitié disparues ou fissurées), les familles passent les nuits sous la pluie et dans le froid. D’autres qui ont peut-être une pièce de maison qui n’a pas été effondrée par le tremblement de terre suivent les consignes des autorités et leur peur en décidant de regagner la nature.

Les cris de detresse sont assourdissants. Les gens ne savent plus à quel saint se vouer. Ils ne pensaient pas pouvoir vivre un tel désastre. Dans la ville des Cayes, nos reporters ont constatés des familles absorbant la fureur de la pluie dilluvienne avec de simple draps. Ce même drap utilisé pour tromper le soleil le jour, en guise de tentes. Dommage depuis l’évenement, elles n’ont vu que rarement le soleil. Dans ces camps spontannés, des enfants en bas âges sont obligés, comme leurs parents, de vivre l’infernale realité. Malgré les circonstances, des mères alaitent leurs enfants, s’alarmant du coup du sentiment d’être abandonnées à leurs sorts.

Sous ces tentes de fortune, les gens s’entassent. Difficile de créer une petite place pour sommeiller, du moins, pour permettre aux enfants de someiller, les mères tiennent sur leur poitrine qui a déjà trop vécu et leurs jambes affaiblies leurs progénitures. Elles pleurent, elles appellent au secours comme si la nuit et la désagréable situation allait durer éternellement.

Abandonnés sans abris, sans nourriture, sans eau, sans moyen financier, les rescapés attendent encore l’intervention de l’État qui traîne encore les pieds. À cela s’ajoute la possibilité pour ces mêmes autorités de détourner les misérables dons qui leurs seront destinés. Dans d’autres villes, la situation est peut-être similaire ou pire. En dépit du degré de méchanceté et de mesquinerie des prétendus leaders, les populations endeuillées, décapitalisées, traumatisées et qui ont faim, continuent de croiser les doigts dans l’espoir de revivre un jour.

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