Sans un accord politique inclusif, un nouveau gouvernement est nommé. Le Secteur Démocratique et Populaire (SDP), la Direction Politique de l’Opposition Démocratique (DIRPOD), entre autres, sont montés au créneau invitant la population, une fois de plus, sur le macadam. D’un autre côté les associations des magistrats mettent en garde les nouveaux dirigeants tout en s’opposant à la logique de l’exécutif monocéphale.
La nouvelle équipe gouvernementale transitoire sera installée incessamment. Elle ne reflète pas cette mosaïque politique tant recommandée. On dirait un hold-up politique des anciens mousquetaires des régimes décriés et rejetés. Dirigé par un ancien ministre de l’équipe Martelly, accompagné de quatre ministres de l’ère de Jovenel et zéro membre de l’opposition radicale, le dé est jeté pour une crise renforcée et accentuée.
La DIRPOD en prend ses distances, le SDP aussi. En vue de redresser la barre, si ce n’est pas trop tard, ils pensent déjà à leurs vieux outils. La mobilisation de rue. “Le Secteur Démocratique et Populaire demande aux haïtiens et haïtiennes des différents départements géographiques du pays et de la Diaspora de se préparer à gagner les rues pour supporter la solution qui sortira de la concertation engagée entre la Classe politique et la société civile.
“Cette démarche n’est qu’une provocation politique qui mettra de l’huile sur le feu et qui enfoncera davantage le pays dans la crise avec comme corollaire l’aggravation des conditions de vie de la population”, prédit le SDP qui continue de plaider en faveur de la mise en commun de toutes les propositions de sorties de crise.
Non au régime monocéphale!
Il n’y a pas que la classe politique à s’opposer à ce gouvernement considéré par le SDP comme de facto. Les associations des magistrats haïtiens ont eux aussi leurs appréhensions. Dans une note rendue publique, elles s’opposent vertement à la logique d’un gouvernement sans président. Selon les signataires, ce sera une entrave de taille au bon fonctionnement de la justice dans un contexte où le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire est sensé être disfonctionnel. Elles rappellent aux nouveaux dirigeants que le renforcement et la préservation des institutions notamment le CSPJ, sont fondamentaux dans la quête d’une solution durable à cette crise qui a trop duré.
“Il est à rappeler que la constitution et les lois haïtiennes font du président de la République un pilier incontournable dans le fonctionnement du CSPJ et la réception de leur serment d’usage. De ce fait, dans la gouvernance du pays, l’option d’un exécutif sans un président de la République ayant à sa tête un premier ministre aura de graves conséquences sur l’avenir du CSPJ en particulier et sur toute l’institution judiciaire”, déplore les magistrats informant la nation, les acteurs politiques et les futurs gouvernants qu’ils n’accepteront aucune solution qui ne prend pas en compte le fonctionnement régulier du CSPJ.
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