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« Jovenel Moïse, menteur invétéré confirmé; Malmené par des diplomates étrangers », titre Haiti-Observateur en page de couverture de son édition du 24 février au 3 mars 2021 précisant que celui-ci s’est révélé pour ce qu’il est, un président indigne de cette fonction.

En sous-titre :

Helen La Lime se ravale au niveau de son ami Moïse

par LJ

Le 22 février, Jovenel Moïse s’est présenté par-devant le Conseil de sécurité, après avoir été, dit-on, informé de la manière de faire sa présentation au Conseil. Il semble qu’il n’ait pas eu le résultat escompté. Car il a été sévèrement malmené par les représentants de différents pays. Le long discours qu’il a donné ne lui a pas permis de présenter les faits qui ont été inscrits dans le rapport sous un jour favorable. Les questions qui lui ont été posées, y compris le fait que, après ce long temps, Jimmy Chérizier, au lieu de se retrouver en prison, vaque sans inquiétude à ses activités. Ou encore pourquoi le dossier relatif à l’assassinat de Me Monferrier Dorval piétine encore.

New York, mercredi 24 février 2021 ((rezonodwes.com))–À la dernière séance du Conseil de sécurité des Nations Unies, consacrée à l’examen de la crise socio-politique d’Haïti, non seulement les acteurs se sont penchés sur les problème inhérents à celle-ci, ils ont eu l’occasion de faire exploser les travers individuels de l’ex-président Jovenel Moïse et de la représentante du secrétaire général des Nations Unies en Haïti, Helen Meagher La Lime.

Si la tentative de défendre des centaines de dérives de l’« Homme banane » confirme son statut de menteur invétéré, l’œuvre d’exposition de la situation sur le terrain expose, tout au moins, une caractéristique semblable à son ami. En tout cas, nonobstant les langues de bois souvent inhérentes au métier de diplomate, M. Moïse s’est révélé pour ce qu’il est, un président indigne de cette fonction. En effet, d’un bout à l’autre de l’intervention du président de facto d’Haïti, via vidéo-conférence, lundi 22 février, le Conseil de sécurité a été exposé à un tissu de mensonges. En ce sens, on peut dire que la vérité sur la crise n’a pu être dérobée, même par un menteur professionnel.

Après les formules de politesse d’usage, Jovenel Moïse entre de plein pied dans son entreprise mensongère. Il commence par donner ses propres explications des faits contenus dans le rapport auquel il fait allusion. S’il trouve nécessaire de fournir des explications, cela prouve que le document est incompréhensible ou bien les faits exprimés ne correspondent pas à la vérité. Aussi dit-il :

« L’année 2020 a été une an -née de défis pour mon Administration qui a dû prendre des mesures extraordinaires pour protéger notre population contre la pandémie coronavirus qui a commencé le 19 mars 2020. Une stratégie compréhensive a été élaborée. Très tôt, mon gouvernement a fermé les ports, aéroports et renforcé le contrôle de nos frontières. « Les mesures sociales et économiques ont permis à de nombreux citoyens de respecter le con finement et les dispositions sanitaires visant à enrayer la propagation du virus. Parmi ces mesures : le paiement des salaires de 100,000 professeurs d’écoles, de 10,000 professeurs d’universités, de 65,000 ouvriers de l’assemblage ; la distribution de 23 millions masques fabriqués en Haïti, de produits alimentaires à plus d’un million de familles vulnérables, l’envoi électronique de direct cash transferts à 300,000 familles vulnérables ».

Les pays dont les représentants en Haïti ne passent le plus clair de leur temps à faire autres choses que celles pour lesquelles ils sont en mission dans le pays devraient apprendre par la presse nationale que les employés de l’État font quasiment en permanence des manifestations, en vue d’exiger le paiement d’arriérés de salaire. Certaines catégories de salariés se plaignent de ne pas avoir touché durant deux années ou même plus.

Quant à la gestion de la pandémie, les citoyens haïtiens rigolent à entendre M. Moïse débiter tant de balivernes au Conseil de sécurité, puisque le peuple haïtien est abandonné à lui-même pour se débrouiller par rapport à la COVID-19. Dans la majorité des cas, il dépend de potions naturelles que chaque famille concocte elle-même.

À titre d’exemple, on voit très peu de gens portant le masque en public. D’ailleurs, on n’a qu’à s’embarquer dans le transport en commun, ou de fréquenter les marchés publics, à la capitale, pour s’en rendre compte. Le gouvernement fait si peu de cas des mesures-barrière contre la pandémie qu’il a mises en place, il a organisé le carnaval cette année. Une décision qui révolte tant les Bahamas qui a déclaré les dirigeants haïtiens les plus « irresponsables de la Caraïbe ».

En ce qui a trait aux élections, dont la tenue illégale est annoncée par le président de facto, la déléguée française se prononce en ces termes :

« Des élections ont été annoncées cet automne et c’est un pas dans la bonne direction bien sûr. Encore faut-il que ces scrutins contribuent à une sortie de crise et ne rajoutent pas à la con -fusion actuelle. Selon nous, trois conditions doivent être remplies afin qu’Haïti retrouve le chemin de la stabilité. Premièrement, des conditions de sécurité minimales doivent permettre aux scrutins de se tenir dans des conditions satisfaisantes. Deuxièmement, les autorités doivent accélérer la distribution des cartes d’identification afin de garantir une participation électorale la plus large possible. Troisièmement, un juge électoral impartial doit être établi de manière à ce que les résultats en soient acceptés par tous.

« Une révision constitutionnelle a par ailleurs été annoncée ; il ne nous appartient pas de nous prononcer sur ce processus. Mais nous souhaitons seulement que les forces vives du pays puissent être en mesure de débattre du texte, de ses implications institutionnelles de long terme et surtout, qu’il n’aboutisse pas à retarder encore davantage le déroulement des différents scrutins ».

Le gouvernement par décret, une source de pré-occupation

À l’opposé de la représentante du secrétaire général de l’ONU affichant toujours, ou presque, un profit de tolérance envers le chef de l’État, le représentant américain à l’ONU tente de se montrer objectif dans le dossier Haïti. Aussi continue-t-il ainsi :

« Les États-Unis sont préoccupés par le fait que la période prolongée de règne d’Haïti par décret se poursuit. Nous pensons que les décrets devraient se limiter aux actions nécessaires aux fonctions essentielles, à la sécurité et à la conduite des élections. Cependant, les récentes mesures visant à retirer et nommer unilatéralement trois juges de la Cour suprême, à créer une agence nationale de renseigne-ment et à restreindre le rôle de l’agence d’audit indépendante d’Haïti risquent de porter atteinte aux principales institutions démocratiques d’ Haïti

Pris dans les inepties de Jovenel Moïse

Bien que le représentant américain affiche une fermeté sans faille à l’égard du régime Moïse-Jouthe, il n’a pu s’empêcher de tomber dans le panneau par rapport aux inepties du président de facto. Voici comment il continue son intervention.

« Dans le même temps, nous félicitons le gouvernement haïtien d’avoir décidé en septembre d’augmenter le budget de la Po lice nationale haïtienne, qui souffre depuis longtemps d’un man que de ressources. Malgré cet ac cent accru sur l’application de la loi, cependant, comme nous l’ avons entendu, la violence des gangs reste un problème grave, car les enlèvements ont augmenté de plus de 200 % en 2020 et les homicides sont également en hausse.

« Nous exhortons les autorités haïtiennes à redoubler d’efforts pour enquêter et poursuivre les crimes violents, y compris la violence sexuelle et sexiste, pour renforcer les pratiques de police communautaire et pour protéger les droits humains des résidents des quartiers contrôlés par les gangs.

lire la suite dans Haiti-Observateur (édition-papier / 24 février – 3 mars 2021)