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Ils ont bravé un froid intense pour prendre en main leur avenir…

Si les collaborateurs immédiats du Premier-ministre Jack Guy Lafontant étaient au courant du rassemblement des bénéficiaires de TPS devant la Maison Blanche, pour protester contre la fin de ce programme, probablement ils allaient lui dire de réfléchir davantage avant de s’octroyer ouvertement lundi après-midi au Parlement, une note pour laquelle il n’avait nullement travaillé voire contribué à l’obtention d’un sursis de 18 mois pour les haïtiens. « Cette période permet un départ ordonné », précise un des responsable de la manif du lundi à Washington

Washington DC, lundi 8 janvier 2018 ((rezonodwes.com)).–Sous un froid glacial, cependant durant les premières heures de la matinée du lundi 8 janvier 2018, plusieurs dizaines de migrants bénéficiaires de TPS, parmi lesquels des haïtiens, inquiets, étaient venus faire entendre leur voix à Washington.

Le rendez-vous à l’improviste, qui était pris devant la Maison Blanche, était l’occasion favorable pour l’activiste Jaime Contreras du Syndicat International des Travailleurs pour se prononcer contre l’annulation de ce programme dont bénéficiaient Salvadoriens, Honduriens, Haïtiens et autres citoyens des pays frappés par des catastrophes naturelles.

Par ailleurs à Port-au-Prince, intervenant au parlement haïtien, dans le cadre de l’ouverture officielle des travaux de la première session ordinaire de l’année législative 2018, le Premier-ministre Jack Guy Lafontant a filé malencontreusement dans son bilan, la prorogation du TPS pour les haïtiens, affirme-t-il, que « grâce aux efforts déployés par la diplomatie haïtienne, le TPS est prolongé de 18 mois« .

L’aspect ironique dans la déclaration du Dr. Lafontant, fait remarquer un observateur dans la diaspora, c’est qu’il fait à la fois des éloges pour les beaux progrès accomplis par son gouvernement, si progrès il y en a eus et en même temps, demande à un pays étranger de s’occuper de ses concitoyens que lui, en principe, devrait prendre en charge pour subvenir à leurs besoins. En outre, il s’est demandé qui est le chef de la diplomatie haïtienne ? Le Premier-ministre ou le président de la République !

Le PM a oublié de mentionner comme beau point marqué, la visite de deux de ses ministres à Montréal pour venir remercier les canadiens de faire le boulot pour lequel ils sont payés, à leur place, commente ironiquement un étudiant finissant en Sciences juridiques.

Le TPS accordé aux haïtiens en 2010, après le séisme du 12 janvier 2010, renouvelé à plusieurs reprises par l’administration Obama, arrive effectivement à expiration en juin 2019. De Miami à Washington en passant par Boston et New York, les haïtiens de la diaspora s’accordent à dire que seules leurs voix relayées par d’autres officiels américains, des haitiano-américains, des activistes locaux; ont conduit la Maison-Blanche à donner un temps de répit aux compatriotes « pour un départ ordonné vers leur pays d’origine » d’où le but de cette extension.

A Washington, le porte-parole de la manif, a rappelé que le gouvernement américain a accordé cette période de 18 mois, depuis mars 2017 aux Salvadoriens, de même que les Haïtiens, en novembre dernier « pour qu’ils puissent préparer leur départ« .

Leur seul espoir est maintenant orienté vers le Capitole, confie-t-il, en attente de la rédaction, d’un vote et de l’adoption d’un nouveau texte de loi sur l’immigration incluant tous les anciens bénéficiaires du TPS moyennant qu’ils n’aient commis dans le temps aucun acte condamnable par la société américaine.