Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), déjà fragilisé par des tensions internes et un manque de légitimité, est à nouveau au cœur d’un scandale retentissant. Trois de ses membres, Louis Gérald Gilles, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire, sont accusés d’avoir orchestré un détournement de 100 millions de gourdes de la Banque Nationale de Crédit (BNC). Malgré ces accusations graves, les conseillers s’accrochent à leurs postes, provoquant indignation et pressions croissantes, tant au niveau national qu’international.
Le rapport publié début octobre par l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) ne laisse aucun doute : les trois conseillers ont exigé un pot-de-vin à Raoul Pascal Pierre Louis, alors président du Conseil d’Administration de la BNC, en échange de sa reconduction. Ce système, qualifié de “flagrant abus de fonction”, met en lumière un réseau de pratiques opaques au sein d’une institution censée diriger une transition déjà chaotique.
Face à la tourmente, les trois conseillers refusent catégoriquement de démissionner, au mépris des appels à leur départ. Une source proche du CPT a indiqué que leurs collègues cherchent à s’en désolidariser, notamment sous la pression des États-Unis, qui menacent de sanctions.
“Leur obstination met en péril l’ensemble du Conseil”, a confié la source. “Les autres membres tentent désespérément de préserver une crédibilité déjà mise à mal, mais tant que ces conseillers resteront en poste, toute l’institution est compromise.”
Cette crise interne risque d’avoir des conséquences lourdes. Les trois conseillers en question contrôlent six ministères stratégiques du gouvernement. Leur maintien en fonction prolonge donc une gestion entachée de suspicion et nourrit la défiance envers l’administration publique.
Malgré l’urgence, aucune résolution n’a encore été adoptée pour écarter les conseillers. Selon des sources internes, une décision pourrait intervenir d’ici la fin de la semaine. Mais l’incapacité du CPT à agir rapidement pourrait déjà avoir des conséquences irréversibles sur sa crédibilité.
En attendant, ce scandale offre une image sombre de l’État haïtien, où la corruption semble s’imposer comme la norme, même au plus haut niveau de la transition. Une chose est sûre : ce nouvel épisode de mauvaise gouvernance risque d’éloigner davantage le pays des promesses de renouveau et de réformes.
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