Ironie du sort, les noms de ces deux pays se retrouvent sur la liste rouge de « Transparency International » comme étant les plus corrompus de la région latino-américaine. Par contre, ces citoyens n’ont pas choisi délibérément d’abandonner leur patrie et partir vivre sous le ciel dominicain qui ne serait pas, selon eux, le choix le plus judicieux
Santo Domingo, République Dominicaine ((rezonodwes.com))– Environ 81% des Dominicains pensent sérieusement que le gouvernement devrait interdire l’entrée sur leur territoire à plus d’ Haïtiens, tandis que 50,8% croient que les mêmes mesures devraient être appliquées pour les Vénézuéliens, selon un sondage Gallup publié jeudi en République Dominicaine, lequel pays connaît une augmentation substantielle d’immigrants en provenance du Venezuela en crise.
Le sondage publié dans les colonnes du quotidien Hoy, qui a été réalisé entre les 5 et 11 mars auprès de 1 200 personnes, indique que 17% des sondés pensent qu’ aucun Haïtien ne devrait être banni et 46,4% affirment la république Dominicaine doit avoir la même attitude vis-à-vis des Vénézuéliens, car ceux-ci ont fui leur pays, ces dernières années, à cause de la précarité économique.
Concernant la présence de sans-papiers (sans documents légaux), 53% de dominicains soutiennent leur expulsion du territoire, un avis favorable partagé à plus de 63,5% par les habitants des localités sud du pays, où se concentre une forte présence de citoyens Haïtiens.
Une opinion contraire vient de 43,7% des personnes interrogées. Elles estiment, pour leur part, que les étrangers sans-papiers, haitiens en particulier, devraient avoir la possibilité de légaliser leur séjour en territoire dominicain, selon l’enquête, qui a une marge d’erreur de plus ou moins 2,8%.
La xénophobie
Par contre 84,3% de la population déclare n’avoir eu aucun contact personnel ou professionnel avec un immigrant; une affirmation plus forte chez les résidents du sud (90%), en milieu rural (86,7%) et chez les femmes et les adultes de 55 ans et plus (88%).
En ce qui concerne les activités de surveillance effectuées par les forces armées pour contrôler la migration des sans-papiers à la frontière dominicaine-haïtienne, 70% des citoyens les considèrent comme négatives et sans grand résultat apparent.
Seuls 19% des adultes considèrent que la performance de l’armée dans la zone frontalière apporte quelque chose de positive.
La pire perception du contrôle migratoire dans cette partie du pays est détenue, avec plus de 70%, par les résidents du nord, en milieu urbain, par les hommes et par le segment de la population qui comprend les adultes de 25 à 54 ans.
Rappelons que le ministère dominicain de la Défense a déployé 1 000 soldats à la frontière avec Haïti le 8 de ce mois, dans le cadre d’un nouveau plan de vigilance dans la région, où il est fréquemment fait état de trafic de personnes, de drogues ou de des armes.
Selon les données de la première enquête nationale sur les immigrés (ENI-2012), il y a 524.632 étrangers en République dominicaine, dont 87.3% viennent de la République d’Haïti.